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Buffy et Willow sont dans la chambre de cette dernière. Elles
n’ont pas réussi à retrouver Alex, et elles attendent la
soirée pour partir à sa chasse en refaisant le tour des boites
branchées.
Willow tente patiemment d’aider Buffy à faire ses devoirs, et
de lui donner des idées pour sa rédaction.
Les deux jeunes filles sont coude à coude, assises devant la
table de travail. L’esprit de Buffy décroche assez vite. Relevant
la tête, son regard balaye la chambre de Willow, puis vient se poser
sur elle. D’un air ennuyé, elle appuie sa joue sur la paume de sa
main, puis elle contemple rêveusement son amie qui continue à
parler dans le vide.
La tête de Willow est penchée en avant, et les yeux de
Buffy se posent sur son cou. Fixant sa peau laiteuse de rousse, elle cherche
à vérifier si elle est assez fine pour laisser transparaître
les veines bleutées qui courent sous son épiderme. Buffy
a toujours été fière de sa propre peau, mais celle
de Willow a une texture nacrée qu’elle a parfois enviée.
Fermant les yeux, Buffy s’approche lentement du cou de son amie et
inspire doucement. Elle sent une bonne odeur de fille bien lavée,
et rien de plus. Buffy relève un peu la tête, insatisfaite.
Willow est toujours plongée dans ses explications. Fermant à
nouveau les yeux, Buffy s’approche plus prés du cou de son amie,
et, enfin, parvient à détecter avec un sourire une fine odeur
de transpiration acidulée. Un léger mouvement de Willow amène
les lèvres de Buffy à effleurer le cou de Willow.
Celle-ci sursaute légèrement et s’arrête net dans
son pathos. Avec un petit rire nerveux, elle dit : « Tu t’endors
? Ou bien si tu veux un petit câlin... Angel te manque tellement
? »
Les dents de Buffy se plantent juste au niveau des veines jugulaires
de Willow.
Ses bras enserrent Willow qui hurle et tente désespérément
de se dégager. La bouche de Buffy se plaque sur son cou pour ne
pas laisser perdre le précieux sang qui s’écoule à
flots. Buffy mord encore, encore et encore pour élargir la plaie,
sans laisser Willow la repousser, ni se laisser impressionner le liquide
rouge qui lui gicle au visage.
Les quenottes de Buffy ne valent pas les crocs des vampires : elle
fait un terrible charcutage dans le cou de son amie.
Willow a les mains bloquées et elle sent Buffy qui progresse
centimètre après centimètre à travers les chairs
de sa gorge. Elle a cessé de hurler, devenue trop faible ou trop
choquée pour opposer une vraie résistance. Elle n’a jamais
eu la peau aussi blanche...
Willow se laisse glisser à terre, vidée de toutes ses
forces. Buffy l’accompagne au sol, sans lâcher prise, et se retrouve
allongée sur elle.
Mais Buffy est maladroite et inexpérimentée dans sa pratique
de buveuse de sang : beaucoup de liquide se répand par terre, et
sur les corps des jeunes filles.
Au bout d’un long moment, Buffy desserre les dents et lâche enfin
la gorge de Willow.
S’agenouillant, elle regarde le corps de Willow allongé par
terre, ses vêtements maculés d’une nappe de sang et sa terrifiante
blessure ouverte au cou qui saigne toujours abondamment. Une expression
extatique déforme ses traits.
Buffy finit par s’arracher à la contemplation de Willow. Elle
se lève et va se planter devant un miroir. Elle s’observe attentivement
: nulle trogne de vampire dans son reflet, mais son visage est barbouillé
de sang, surtout autour de la bouche. Le liquide rouge s’est étalé
sur sa poitrine et a dégouliné le long de ses cuisses.
Elle extirpe de sa bouche quelque déchet organique qui est resté
coincé : un morceau de ligament ou de nerf arraché au cou
de Willow.
Buffy cherche à retrouver un visage humain derrière son
maquillage d’hémoglobine. Le sang sur son visage commençant
à se figer, elle passe deux doigts autour de sa bouche comme pour
se raser. Elle parvient à ôter un maximum de sang.
Regardant la masse sombre accumulée dans sa main, elle enfonce
ses deux doigts profondément dans sa bouche et les suce longuement,
avec ravissement, enivrée par le goût du sel et du fer.
Elle est tirée de son extase par un faible gémissement
de Willow agonisante...
Avisant un gros cutter sur la table de travail, elle s’en saisit, se
penche vers le corps de Willow, et d’un geste ample, commence à
couper son tee-shirt. La poitrine de Willow continue à se soulever
faiblement, sous l’effet d’une respiration mourante. Buffy pose sa main
doucement sous le sein gauche de Willow, à la recherche de l’emplacement
du cœur, qu’elle espère gorgé de ce sang dont elle ressent
une soif inextinguible et abjecte...
Elle reste un instant immobile, la main posée sur la poitrine
de Willow. Ce n’est pas une hésitation qui la retient... Au
contraire, un désir fou la submerge... Un désir de
sang, qui lui creuse le ventre, lui coupe les jambes et lui donne le vertige...
Elle s’imagine déjà enfoncer la bouche dans la poitrine
de Willow, à la recherche de son cœur... Le mordre à
pleines dents, éprouver le muscle cardiaque palpitant se contracter
convulsivement entre ses mâchoires, et surtout, surtout, sentir le
sang chaud gicler contre sa langue et l’intérieur de ses joues.
Elle approche le cutter de la peau si blanche de Willow...
« Coucou ! »
Buffy fait un bond sur sa chaise, retombe maladroitement en porte à
faux et chute lourdement par terre sur les fesses. Levant les yeux, elle
reconnaît Willow penchée sur elle.
Celle-ci explose de rire. Lorsqu’elle arrive à se maîtriser,
Willow lui lance gaiement : « Tes devoirs ! Tu ne peux pas y échapper
! Réveille-toi paresseuse ! ».
Buffy remonte sur sa chaise, l’air bouleversée. Elle tente de
se reprendre, ignorant Willow dont le rire s’est figé.
Sous le regard consterné de Willow, Buffy s’affale sur la table,
tapant dessus alternativement avec son front et ses poings : « Nina
! ! ! - Bong - Tu m’as donné le goût du sang ! - Bang - Mes
dents plantées dans tes veines ! - Bong - Je t’égorgerai
! - Bang - J’en jouis d’avance... »
LA NUIT DE L’ECLIPSE.
La nuit dans une rue de la ville de Beckyvale, voisine de Sunnydale.
Alex et Max se tiennent devant l’entrée d’un parking souterrain.
Alex : « Tu n’aurais pas pu m’avancer l’argent ? Ca aurait été
plus simple ! »
Max : « Aujourd’hui, je suis à Sunnydale. Demain, je serai...
je n’en sais rien moi-même ! Et tu aurais mis des années à
me rembourser ! »
Max tourne le dos à Alex et se penche vers la serrure de la
porte : « Tu n’as plus d’argent. Si tu veux la fille, tu dois avoir
la voiture. Si tu veux la voiture, tu dois la voler. Rien de compliqué.
»
Alex : « Tout à coup, ça me paraît *très*
compliqué. Il y a sans doute un système d’alarme, une surveillance
vidéo et un gardien là-dedans. »
Max, en riant : « Aaayyyeee confiance !. »
Alex : « Qu’est-ce que tu dis ? »
lex n’a pas fini sa phrase qu’un bruit métallique retentit.
Max s’efface et entrouvre la porte.
Max : « Tu m’attends ? »
Max entre dans le parking et se dirige vers la zone où les véhicules
de location sont garés. Il ne prend aucune précaution particulière,
mais bizarrement, aucun signal d’alarme ne retentit. Il avise alors la
loge du gardien et se dirige droit dessus. Ouvrant la porte sans précaution,
il voit ce dernier assoupi sur une banquette. Sans bruit, il se glisse
auprès de lui, et pose une main sur son front et l’autre sur sa
poitrine. Le gardien a un mouvement brusque mais retombe, profondément
endormi. Max décroche une clef de sa ceinture, et parvient après
une brève recherche sur le panneau de sécurité à
débrancher le système de surveillance et d’alarme.
Alex se tient toujours dehors, à moitié rassuré,
lorsque Max passe la tête par la porte : « Vient m’aider à
trouver la clef de ta bagnole. »
En entrant dans la loge du gardien, Alex ne peut s’empêcher de
marquer un mouvement de recul devant le corps du gardien.
Max : « Il faut de beaux rêves... Ou de vilains cauchemars.
Va savoir... «
Alex préfère ne pas poser de question.
Bientôt, Alex se retrouve dehors, au volant de sa chère
décapotable rouge.
Max : « Fait gaffe quand même. Tu sais que ce gros pourri
de maire de Beckyvale possède la moitié des commerces de
la ville ? Dont cette agence de location ! »
Alex est trop joyeux pour tenir compte de cet avertissement. Retournant
rapidement à Sunnydale, il dépose Max à l’endroit
convenu.
Alex : « Je ne pourrais jamais te remercier. »
Max se contente de répondre par un signe de la main, pour l’encourager.
Regardant Alex s’éloigner vers son destin au volant de son bolide,
il murmure : « Mais tu es en train de me rembourser... ».
Quitte à se lancer dans la bagarre, autant mourir en beauté.
Buffy s’isole un instant pour faire une retouche sur son maquillage. Elle
se regarde d’un œil critique dans le miroir.
« Je me maquille comme d’autres font du zen. Certains trouvent
la sagesse dans la poésie. Moi, je puise ma sérénité
dans mon rouge à lèvres. »
Buffy applique avec précaution le bâton de rouge sur ses
lèvres, dont elle suit les contours.
Mais le bâton dérape, s’éloigne de la chair carmin
pour mordre sur la peau nacrée de Buffy. Celle-ci ne s’arrête
pas et continue un large mouvement tournant. Fascinée par son propre
reflet, Buffy transforme son maquillage en une large tache pourpre autour
de ses lèvres.
Elle ferme les yeux une seconde. Juste une seconde. Elle sent un instant
la tension baisser, et ses tempes soulagées échapper à
la pression qui les broie.
Mais très vite, la vision d’horreur surgit : Buffy se contemplant
dans un miroir, éclaboussée par le sang de Willow. Et cette
bouche rouge, rouge, rouge…
« Plus jamais de rouge à lèvres sanguinolent… »
Elle ouvre les yeux, et sourit d’un air carnassier.
« Tu vas t’y casser les dents, Nina. Ce qu’il y a de bien avec
moi, c’est que je ne craque jamais ! »
(Note de l’auteur : Buffy se fait encore des illusions sur elle-même
!)
Alex gare la BMW sur le parking de la boite de nuit. Sortant de la voiture,
il reste à attendre, le dos appuyé contre la portière.
Alex relève son visage et contemple la pleine lune. Au bout d’un
moment, il incline la tête sur le côté et dit rêveusement
: « La lune est blanche comme la peau de Nina. La lune est ronde
comme le sein nu de Nina. »
Alex baisse les yeux : Nina est là.
« La voila ! ! ! ! ».
Cri unanime de Buffy, Willow et Cordélia, qui viennent enfin
de reconnaître la décapotable rouge d’Alex garée devant
la boite de nuit.
Les trois jeunes filles se tiennent devant le véhicule.
Cordélia : « Ils sont dans la boite. On va les rejoindre,
et on arrache ce minable d’Alex des griffes de cette harpie ? »
Willow : « Ou bien on attend qu’ils sortent pour leur régler
leur compte ? »
Buffy : « Je suis trop épuisée par un choc frontal,
et j’ai besoin d’agir par surprise si je veux confondre Nina aux yeux d’Alex.
Je vais me glisser derrière les sièges du bolide, et j’interviendrai
au moment critique. Vous, vous allez remplacer Giles qui est en train de
garder Oz pendant sa transformation en loup-garou. Il doit se montrer à
l’observatoire pour la séance d’observation de l’éclipse
de lune. De toute façon, c’est l’alibi prévu. »
Willow : « On ne va pas te laisser toute seule contre ce monstre
! »
Buffy : « Vous me gêneriez dans la bataille. ». Elle
montre sa sacoche à Willow : « J’ai ici tout ce dont j’ai
besoin. ». Willow comprend l’allusion et n’insiste pas.
Cordélia, hors du coup : « Ha ! Tu parles de mon portable
pour appeler Giles quand tout sera fini ? »
Buffy : « Précisément. »
Restée seule, la tueuse hésite un instant, puis s’installe
à l’arrière des sièges en se dissimulant du mieux
qu’elle peut.
Buffy, à peine allongée, sent toute la fatigue de ces
nuits blanches lui peser sur les paupières. « Il ne faut pas
que je cède au sommeil. Plutôt mourir de fatigue que donner
à Nina le plaisir de me torturer en songe. »
Rassurée sur sa détermination, Buffy se détend
un instant, et en une seconde, s’endort profondément.
Buffy se retrouve debout dans un couloir, plongé dans l’obscurité.
Une porte est fermée devant elle, et une douce lumière filtre
sous le battant. Buffy retient sa respiration pour mieux entendre le bruit
qui rompt le calme de la nuit. Les battements de son cœur s’accélèrent
lorsqu’elle reconnaît une série de gémissements qui
ne laisse aucun doute de ce qui se passe de l’autre côté de
la porte ! Une petite musique de gorge, une série de soupirs féminins
aigus, un rythme doux et cadencé…
« Nina et Alex sont encore en train de faire des galipettes dans
MON lit ! Cette fois, je vais couper leur plaisir ! »
Buffy ouvre la porte et entre dans la chambre d’un air décidé.
En quelques enjambées, elle est près du lit où son
irruption provoque une certaine panique.
Buffy se fige sur place. Sur son visage, la stupéfaction le
dispute à l’horreur : « Papa ? ».
Un homme d’âge mûr tente de reprendre contenance en s’asseyant
sur le lit et en tentant de masquer pudiquement son entrejambe : Hank Summers,
le père de Buffy.
Hank : « Buffy ? ? ? ? Je te vois rarement, mais tes visites
sont toujours surprenantes ! »
Une femme blonde se tient derrière lui et remonte le drap de
lit sur son corps. Hank se tourne vers elle.
Hank : « Je te présente ma fille Buffy. Je t’ai montré
sa photo, tu te rappelles ? » Il fait à nouveau face à
sa fille : « Mon amie Chéryl… Heu… Une amie très
proche… »
Buffy : « J’ai pu voir. »
Un instant de silence pesant.
Buffy : « Tu trompes maman ? »
Hank : « Je sais que tu ne l’as jamais accepté, mais ta
mère et moi sommes divorcés. Je suis majeur et vacciné,
et je fais ce que je veux de mon corps. C’est un discours que tu devrais
comprendre, non ? »
Buffy : « J’ai toujours espéré… »
Hank : « Tu te berces d’illusions. Jamais je ne reprendrais la
vie commune avec Joyce et avec toi. »
Chéryl : « Ne soit pas si dur avec elle. Cette pauvre
petite a l’air d’être bouleversée… »
Buffy répond en fusillant Chéryl du regard : «
Taisez-vous ! Vous me donnez envie de vomir ! ! ! »
Chéryl se contente de hausser les épaules et s’enfonce
sous le drap du lit.
Hank : « Ce que je fais de ma vie ne te regarde plus, Buffy...
»
Le retour à la réalité est toujours aussi brutal,
mais rien ne prouve que cette réalité soit agréable.
Buffy : « Nina s’amuse à me titiller l’œdipe… Ca ne peut
pas durer… »
Buffy sort le flacon plein de cachets blancs, l’ouvre et place un comprimé
dans sa main. Elle le gobe à sec. Buffy contemple le flacon un instant
et secoue la tête : « Ce dont j’ai envie, c’est de sentir sur
le bout de mes lèvres le picotement de l’adrénaline!».
Elle prend deux comprimés supplémentaires dans le creux
de sa main et les avale à leur tour.
« Ce sera donc le dernier round, Nina. Sinon le prochain cauchemar
me montrera Joyce en train de faire des galipettes avec Snyder ! »
Après des siècles d’attente, Buffy entend enfin Alex et
Nina regagner la voiture. Elle se fait toute petite en fulminant alors
que les deux jeunes gens roucoulent appuyés contre la décapotable.
Heureusement, leur véhicule est garé dans une zone d’ombre
et Buffy passe inaperçue.
Ils s’installent et démarrent enfin. Buffy croit alors revivre
son tout premier cauchemar lorsqu’elle entend Nina inciter Alex à
aller toujours plus vite.
La BMW accélère et ralentit par à coups, et Buffy
se sent ballottée derrière les sièges, jusqu’à
ce qu’ils arrivent sur une route assez dégagée.
Buffy se recroqueville, et risque un oeil entre les sièges,
pour voir Alex faire monter en souplesse les vitesses.
Buffy : « C’est maintenant... Jamais, auparavant, je n’avais
tué une voiture ! »
Comme le conducteur débraye et va passer la 5ème vitesse,
Buffy fait jaillir son bras entre les sièges, glisse sa main sous
celle d’Alex posée sur le levier de changement de vitesse, et enclenche
en force la marche arrière !
Avez-vous déjà vu une voiture lancée à
pleine vitesse faire tout à coup marche arrière ? C’est impossible,
et pourtant, c’est exactement l’impression des passagers !
Alors que la boite de vitesse émet un effroyable crissement
de métal broyé, les passagers sont projetés en avant
et tentent désespérément de reprendre leur équilibre.
Echappant au contrôle de son conducteur, la BMW part dans un
long dérapage en travers, sort de la route et se précipite
vers le fossé qui longe la voie. La partie avant du véhicule
fou se met à basculer dans le vide, et provoque une inclinaison
dangereuse du bolide.
Avec son esprit de décision fulgurant dans l’action, Buffy a
compris qu’il ne fallait pas rester dans la BMW. Elle agrippe Alex par
une épaule, et se propulse d’un bond puissant hors de la voiture.
Buffy parvient à amortir sa chute, tandis qu’Alex, surpris par la
rapidité des événements, chute durement sur le sol.
La voiture termine sa course dans le fossé en basculant sur
le côté, puis en se retournant sur le dos.
Nina est restée à l’intérieur.
Inconscient de ses blessures, Alex se relève d’un bond et court
vers la voiture. Il cherche anxieusement et sans succès à
voir le corps de Nina sous la carrosserie.
Comme Buffy se rapproche de lui et tente de le calmer, il se retourne
brusquement et la gifle à toute volée : « Tu l’as tuée
! ».
Il lève à nouveau la main vers elle, mais Buffy foudroie
Alex d’un regard terrible : « Je t’ai sauvé ! »
Alex laisse retomber mollement son bras.
« Ne vous entre-tuez pas pour moi ! » dit la voix de Nina.
Une Nina fraîche comme une rose, qui a comme surgi du néant
au milieu de la nuit.
Nina s’adressant à Alex : « Wow ! Le choc ! Jamais aucun
type ne m’a fait un tel effet. »
Buffy explose : « Mais tu comprends, Alex ? Tu comprends qu’elle
n’est pas humaine ! ! ! »
Buffy donne un coup de poing sur le ventre de Nina, qui se plie en
deux, et plonge la main dans sa bouche ouverte. Elle agrippe sa langue
et la tire brutalement dehors. Alex contemple d’un air stupéfait
la longue liane bifide déglutie par Nina.
Nina tente de planter ses ongles dans les yeux de Buffy, mais celle-ci
se met lestement hors d’atteinte en lâchant son adversaire. Nina
réingurgite sa langue sous les yeux hallucinés d’Alex.
Nina prend une seconde pour retrouver sa prestance : « Le charme
est rompu, mais je n’abandonne pas. »
Buffy : « Tu l’as dit : le charme est rompu, et Alex ne te désire
plus. »
Nina : « Mon aïeule Lilith, paraît-il, fut capable
de séduire Adam. On dit que je lui ressemble. Et Alex refuserait
de se laisser éblouir ? »
Alex reste silencieux, terrassé par la rapidité des événements.
En une minute, il a cru morte la fille qui le câlinait, il a vu se
scratcher le bolide qu’il a volé, et il découvre que l’objet
de son désir fou est une démone serpentine ! La pire minute
de sa vie!
Buffy lance prestement son pied vers le visage de Nina avec son célèbre
coup aérien, mais elle ne fouette que le vide. Nina est très
vive et esquive les coups de Buffy. Après quelques instants de lutte
sans pouvoir la toucher, la tueuse s’accorde quelques secondes de répit
pour reprendre souffle.
Buffy : « Tu es forte, mais tu es surtout très rapide
! »
Mais Buffy se dit également : « Sa forme humaine est vulnérable.
Mes attaques doivent être toujours plus accélérées,
si je ne veux pas lui laisser le temps de se transformer en serpent. »
Un instant, la bagarre prend la forme d’un ballet aux mouvements aériens.
Malgré la vitesse des réactions de son adversaire, jamais
Buffy ne s’est sentie aussi lucide dans un combat. Nina semble bouger au
ralenti tant la drogue exacerbe ses sensations. La chimie contre la magie...
La tueuse voit enfin l’ouverture, le geste erroné de Nina qui
lui permet de placer une série de coups amenant son adversaire exactement
à la position voulue.
Buffy frappe et elle met toute sa rage dans son coup. Nina décolle
du sol sous l’impact et retombe par terre tel un pantin désarticulé.
Elle n’a pas touché le sol que Buffy est déjà
allongée sur elle. D’un coup de la paume de la main, elle pousse
sous la pointe du menton de Nina, et de l’autre main, elle appuie avec
force sur sa poitrine pour la plaquer au sol.
La gorge de Nina est largement offerte.
Buffy plante ses dents à la base du menton, et mord à
pleine bouche la chair tendre de Nina. Celle-ci pousse un gémissement
de douleur étranglé.
Alex est stupéfait par la sauvagerie de ce déchaînement
de violence. Il se glisse au côté de Buffy, se penche vers
elle, et lui dit d’un ton suppliant : « Ne le fait pas. Si tu te
comportes comme eux, tu deviens comme eux. Pire qu’un vampire. Tu vaudras
moins que ceux que tu combats. »
Buffy reste un instant immobile, indifférente aux efforts de
Nina pour se dégager.
Soudain, elle lâche prise, et se redresse en s’asseyant sur ses
talons : « Tu as raison. De toute façon, sa chair, c’est du
pur venin ! Je me serai empoisonnée ! ! ».
Elle regarde toutefois avec une intense jubilation Nina se redresser
en se tenant le cou et en émettant un râle rauque sous l’effet
de la douleur.
Buffy, avec un sourire carnassier : « Pas de cinéma !
J’ai juste caressé ta gorge avec mes dents ! ». Elle émet
un soupir de déception : « Et pourtant, je m’étais
juré de broyer ton joli cou entre mes mâchoires... »
Buffy ne jouit de sa victoire que peu de temps. Le trouble commence
de façon très insidieuse. Une petite fatigue, un léger
sentiment de passage à vide. Brusquement, elle a l’impression que
l’interrupteur a été basculé sur OFF.
Alors qu’elle se sentait chargée d’adrénaline, elle sent
tout à coup que la vanne à hormones s’est refermée.
Elle se lève sans grâce, mais la sensation de vertige
lui coupe les jambes. Une impression de chute immobile la rend muette de
frayeur. Plutôt que de s’effondrer sous les yeux de Nina, elle préfère
s’accroupir avec des gestes lents, puis s’allonger sur le sol.
Son calvaire ne fait que commencer : elle se sent d’abord s’enfoncer
dans le coton, et murmure à l’attention d’Alex qui s’est rapproché
: « Je perds le son et l’image... ». De fait, sa vue
se brouille et les sons ne lui parviennent que très assourdis.
Plus grave, elle sent un froid intense la geler jusqu’aux os. Cette
sensation glacée est si violente, que Buffy se met à trembler
de plus en plus fort, jusqu’à ce que ses mouvements deviennent convulsifs.
« J’ai si froid... » parvient-elle à dire
à Alex dans un souffle mourant.
Elle a encore le temps de penser : « La drogue de Willow est
en train de me réclamer son dû... »
Les pensées s’entrechoquent dans la tête d’Alex : «
Que faire ? Partir chercher du secours en laissant Buffy inconsciente entre
les griffes de Nina ? Elle n’y survivrait pas ! Porter Buffy ? Le téléphone
le plus proche est à des kilomètres ! Mieux vaut attendre
le passage d’une voiture pour l’arrêter. Mais la route est déserte
depuis si longtemps. »
Une heure s’est écoulée.
Alex a enfilé son pull et sa veste à Buffy, qui gît
au sol, toujours inconsciente. Ses tremblements se sont toutefois atténués.
Nina est allongée sur le côté, la tête en
appui sur son coude. Elle est totalement indifférente envers Buffy,
mais elle ne quitte pas Alex des yeux.
Finalement, elle se redresse, regarde un instant la pleine lune qui
monte dans le ciel, et elle finit par se mettre debout. Elle toise Alex,
toujours accroupi près de Buffy.
Nina : « Le métabolisme de tueuse de Buffy va lui permettre
de surmonter ce choc. Laisse-là et vient avec moi. »
Alex reste de marbre.
Nina : « Qu’est-ce qui te retient ici ? Buffy ne s’intéressera
jamais à toi. Tu ne seras que le copain qui lui tient la chandelle,
et elle ne te regardera jamais. Quant à Cordélia, elle te
méprise parce qu’elle connaît ton avenir dans ce monde. Un
futur fait de médiocrité, à pleurer de banalité
! Je suis ta seule chance d’échapper à ton destin. »
Alex ne dit rien mais visiblement le coup a porté.
Nina : « Viens avec moi de l’autre côté du miroir.
Je suis ce dont tu as toujours rêvé, et tu es celui que je
cherche depuis si longtemps. Je peux t’offrir cette existence que tous
les hommes désirent sans jamais se l’avouer... »
Alex regarde alternativement Buffy et Nina. Son visage se tord d’angoisse
et exprime un violent conflit intérieur.
Nina, d’un ton très câlin : « Elle ne craint rien.
Pense à toi et non à elle. ». Nina lui tend la main
: « Je t’attends… »
Alex semble de plus en plus déchiré et ne parvient pas
à se décider.
Nina : « Je connais la force de ton désir pour moi. Ne
crois pas que j’y sois insensible... »
Nina baisse légèrement la tête en avant, ouvre
de grands yeux et fixe Alex d’un air direct et pénétrant
: « Il ne t’est pas venu à l’esprit que j’éprouvais
pour toi le même désir et avec la même force ? »
Alex se détend doucement. Il se baisse, soulève précautionneusement
Buffy et la serre dans ses bras comme pour la réchauffer. Buffy
incline doucement sa tête sur l’épaule d’Alex.
Alex regarde Nina : « Tu sais... Pour moi… ».
Il se met à sourire d’un air ironique : « … Le physique
a beaucoup d’importance ! ».
Le visage de Nina se fige devant cette provocation narquoise. Elle
s’approche du couple, avec un air menaçant.
Une forme oblongue se dresse toute à coup entre Nina et Alex.
« Oh non ! ! » s’exclame Nina sur un ton dépité.
Luisant d’un éclat glacé sous les rayons de la lune,
un énorme serpent vient de se dresser depuis le sol. Dodelinant
doucement, il s’incline en direction de Buffy. Alex tente de le repousser
mais Nina d’un bond empoigne le jeune homme et lui arrache Buffy qui glisse
au sol.
Alex se débat mais il ne parvient pas à se dégager
de l’étreinte de Nina, dépourvue de douceur.
En fait le serpent ne s’intéresse pas à Alex. Il glisse
d’un mouvement sinueux sur le corps de Buffy, se dresse presque à
la verticale en prenant appui sur sa poitrine et reste un instant à
osciller doucement.
Brusquement, il s’abat sur le visage de Buffy : d’une percussion sèche,
la tête du serpent s’insinue entre les lèvres de Buffy, se
faufile entre ses dents, lui écarte en force les mâchoires
et s’introduit dans sa bouche. Plantant profondément ses crochets
dans la chair tendre de Buffy, il lui mord la langue dans un baiser chargé
de venin.
Buffy réagit violemment : son corps se cambre brusquement, et
forme comme un pont, une sorte de figure épileptique, tous muscles
tétanisés. Dans la fureur de ses mouvements, le corps du
serpent qui sort de sa bouche fouette l’air.
Au bout de quelques secondes, les mouvements saccadés de Buffy
cessent. Le serpent extrait ses crochets de sa langue, et sort doucement
à reculons de sa bouche, se coulant le long de ses lèvres
distendues.
Buffy ouvre les yeux.
D’un regard vide, elle contemple le serpent qui s’est éloigné
de quelques mètres. Celui-ci s’est replié, puis son apparence
se métamorphose lentement, et prend de l’ampleur. Une forme sombre
se dresse doucement et abandonne la forme élégante du reptile
pour une allure bien plus commune.
« Tu as trouvé plus forte que toi cette fois-ci, Nina.
» déclare un Max hilare, qui les contemple avec satisfaction.
Buffy et Alex regardent avec ahurissement Max, dont ils ne soupçonnaient
pas la nature ophidienne. Nina reste sur son quant à soi, avec un
air pincé.
Max s’adresse à Nina : « Buffy t’as vaincue à la
fois par sa science du combat et par la force de son lien avec Alex. Défaite
physique et défaite affective, ma pauvre chérie ! Amusant
de voir que tu as été battue à la fois par la force
de Buffy, mais aussi par sa faiblesse. Elle lui a permis de retenir l’attention
d’Alex lors de son choix crucial !»
Alex : « Qu’est-ce que tu as fait au vrai Max ? »
Max regarde Alex d’un air distrait et répond d’un ton dégagé
: « Vous n’avez jamais eu d’ami appelé Max. C’est un souvenir
artificiel que j’ai implanté dans ta mémoire et dans celle
de Willow. »
Devant l’incrédulité générale, Max précise
: « Je cherchais Nina lorsqu’elle a fait son apparition sensationnelle
au Bronze, l’autre soir. Je vous ai légèrement bousculé,
et ce contact m’a permis d’incruster Max dans votre cortex. »
Buffy : « Tu les as manipulés ? »
Max : « J’ai donné une petite pichenette à leur
équilibre émotionnel, dans le sens qui m’arrangeait, lors
de notre seconde rencontre au Bronze. J’ai vite vu que le plaisir que prenait
Willow dans le hack n’était pas tout à fait innocent. Notre
Willow joue à la petite fille modèle pour ne pas affronter
des désirs plus troubles, soigneusement refoulés dans les
zones de sa conscience qu’elle a le moins exploré. Quant à
Alex, ce fut encore plus simple. Comme il le dit lui-même :’J’ai
dix-sept ans. Quand je regarde le linoléum, j’ai envie de faire
l’amour !’ Il suffisait de lui stimuler les hormones… »
Buffy : « Alors, si Willow s’est mise à trafiquer de la
dope… »
Max : « C’est moi. Willow fait partie du contre-feu que j’ai
allumé pour maîtriser Nina. Mais je n’avais pas prévu
que tu nous ferais un genre d’overdose ! »
Buffy : « Alex en rut, sourd à mes avertissements, et
hypnotisé par Nina… »
Alex sursaute en entendant Buffy parler de rut à son sujet.
Max : « Encore moi. J’avais besoin de fixer l’attention de Nina
sur un garçon précis pour éviter de perdre sa trace.
»
Alex : « Si j’ai volé cette voiture… »
Max : « Toujours moi… »
C’est au tour de Buffy se sursauter en apprenant qu’Alex a volé
sa fameuse voiture.
Alex : « Tu es vraiment le Mal ! »
Max : « Disons un esprit malin ! »
Buffy : « Et moi ? Tu m’as aussi tripoté les neurones
? »
Max : « Ton don de tueuse te met à l’abri de mes petites
manipulations. Tu t’es montrée plus réceptive à l’influence
de Nina. »
Nina : « Pour ta boite à fantasmes, je n’ai eu qu’à
effleurer son couvercle pour que tout se mette à jaillir ! »
Buffy s’avance d’un air menaçant : « Pour tous les cauchemars
que tu m’as envoyés, je vais... »
Nina : « Je ne t’ai PAS envoyé de cauchemar. Tout ce que
tu as vu... Et je ne sais pas de quoi il s’agit... Tu
l’as inventé toi-même ! Je n’ai fait que donner libre cours
à tes obsessions ! »
Buffy : « Tu veux que je réalise mes fantasmes ?
Facile ! »
D’un bond sans élan et surprenant de détente, Buffy se
propulse sur Nina et lui empoigne le cou à deux mains. Les deux
jeunes filles roulent à terre dans un concert de cris et de gémissements.
Malgré les coups et les griffures, Buffy s’accroche furieusement
à la gorge de Nina.
Max regarde d’un air accablé les deux filles couchées
l’une sur l’autre, et dit à Alex : « Bon. Chacun en prend
une et on les sépare. »
Alex : « Heu... Faudra d’abord m’aider à faire
lâcher prise à Buffy ! »
Après plusieurs tentatives infructueuses, ils parviennent à
maîtriser les deux filles.
Nina est furieuse : « Cette petite gourde s’est torturée
elle-même ! Elle m’en veut alors qu’elle n’est pas capable de maîtriser
ses peurs ! ».
Max : « Buffy, tu es entraînée pour lutter contre
les vampires, mais tu as des progrès à faire pour dominer
tes démons intérieurs! »
D’un bond, Buffy balance un violent coup de pied dans le ventre de
Max.
Alex : « La forme revient, Buffy ? »
Max, grimaçant de douleur : « Alex, tu peux reprendre
ta petite diablesse ? J’ai assez à faire avec la mienne ! »
Nina : « Tu ferais mieux de régler leur compte à
ces deux là. »
Max : « Buffy représente une grande force. Je saurai comment
l’employer en temps voulu. Ne serait ce pour m’aider à te maîtriser,
darling ! »
Nina : « Tu crois ça… »
Alex : « Ca n’a pas l’air de très bien marcher entre vous
deux. »
Max : « Disons que nous avons une divergence de vues sur des
questions de progéniture. »
Nina : « Ne parle pas de choses intimes à des étrangers
! »
Max : « De toute façon, je trouve que nous sommes trop
jeunes pour avoir des gosses, Darling ! »
Nina : « Les mâles ! Toujours trop tôt pour s’occuper
des enfants ! »
Max : « Tu es à peine sortie de l’adolescence, Darling
! On a encore de belles années à passer ensemble, avant de
s’enquiquiner avec des gniards ! »
Nina : « Rentrons chez nous. J’ai deux ou trois trucs à
t’expliquer. »
Nina se retourne vers Buffy : « Je ne sais rien des cauchemars
que tu as subis. Mais à voir ta réaction, ce ne devait pas
être joli-joli... Je n’ai fait qu’allumer la mèche,
mais le pétard, c’est toi ! Tu n’as qu’à t’en prendre qu’à
toi-même ! ! ! »
Alex pose la main sur l’épaule de Buffy qui réagit au
quart de tour et s’apprêtait à repartir dans la bagarre.
Buffy, furieuse : « Tu dégoupilles une grenade, mais ce
n’est pas de ta faute si elle explose ? C’est ça, hein ? ».
D’un ton plus plaintif : « Tu ne sais pas par où je suis passée
? Ce fut horrible ! Horrible ! ».
Nina hausse les épaules et s’approche de Max qu’elle enlace
: « Il est temps de partir... »
Buffy et Alex se sont un peu éloignés, et ils contemplent
le couple de démons qui commence sa lente transformation serpentine.
Buffy : « Willow sera contente : on lui a trouvé une bestiole
de plus pour sa collection. »
Alex : « On s’est fait manipuler de bout en bout ! ».
Buffy : « Je pars pour sauver Alex (et accessoirement le monde).
Et je me retrouve au milieu d’une scène de ménage ! »
Buffy et Alex se taisent, fascinés par le spectacle de la métamorphose
de Nina et Max. Leur peau devient écailleuse, leurs muscles gonflent,
leur visage se déforme. Leurs formes humaines s’effacent progressivement,
alors que la nature serpentine des deux démons ne fait plus de doute.
Leurs vêtements se déchirent sous le volume de leurs chairs
reptiliennes.
Les deux serpents géants s’enroulent l’un autour de l’autre
et forment un monstrueux caducée.
Alex : « Houston ? Il y a un problème... »
En effet, l’un des serpents se détend brusquement et plante
ses crochets à la base de la tête de son partenaire. Un mouvement
violent agite les deux reptiles lorsque le serpent mordu tente désespérément
de se dégager.
Un flash de lumière ultra-puissant explose tout à coup.
Buffy et Alex se détournent vivement et restent un instant les
mains collées aux yeux. Risquant enfin un regard en arrière,
ils découvrent sous la faible lumière des étoiles
une Nina seule, nue, sale et humaine.
Max a disparu.
Se ressaisissant, Nina s’assied sur le côté en repliant
ses jambes sous elle dans une pose gracile. Elle s’aperçoit que
Buffy la regarde d’un air dur et froid, alors qu’Alex, très pâle,
semble au bord du malaise.
Nina, d’un ton sec : « Qu’est-ce qui t’arrive, Alex ? Tu n’as
jamais vu une femme nue ? »
Alex, d’une voix blanche : « Tu es couverte de sang. »
Nina regarde ses bras, ses cuisses et son ventre nappés de rouge
: « Le sang de Max. Il s’en remettra. Je lui ai juste donné
une leçon. Personne ne peut se croire des droits sur moi ! »
Buffy : « Fichu caractère ton ancienne copine ! Elle n’a
pas l’air d’apprécier se faire surveiller par un type trop collant
! Alex : tu n’aurais pas été à la fête avec
elle ! »
Nina fixe Buffy sans aménité : « Si tu avais été
moins aveuglée par ton hostilité et ta peur, nous aurions
pu devenir amies. Tout aurait pu être différent. »
Buffy ne veut pas se laisser entrainer sur un terrain glissant : «
Un instant ! Le jeune homme que tu as séduit... Celui à
la décapotable jaune... Fait un bon geste... Relâche-le...
Tu n’as plus de raison de créer un harem ! »
Nina : « Tu n’es pas en position de demander quoi que ce soit
! Tout a un prix ! »
Buffy fronce les sourcils : « Ok. J’ai une monnaie d’échange.
»
Elle s’éloigne à petites foulées jusqu’à
la voiture. Ayant ramassé sa sacoche à terre, elle revient
près d’Alex, sort le flacon rempli de cachets blancs, et le lance
vers Nina. Celle-ci, toujours assise au sol, l’attrape au vol.
Buffy : « J’ai pu te vaincre grâce à ce produit.
»
Nina plisse les yeux en examinant le flacon : « Intéressant.
La chimie moderne est puissante, mais vierge de toute symbolique. Je saurai
en faire bon usage. » Elle fixe Buffy : « Je libérerai
le jeune homme. Je le ferai : je n’ai qu’une parole. »
Alex semble effrayé par les conséquences de cette rapide
transaction, mais il ne dit pas un mot.
Buffy note qu’il évite de regarder le corps nu de Nina. Pour
justifier son este, elle se contente de dire : « Tu te demandes si
je fais le bon choix ? Toi qui m’as choisie plutôt que Nina ? ».
Nina s’allonge, et dit d’un ton las : « Je t’ai un peu bousculée,
Buffy, mais je t’ai aussi sauvée deux fois des vampires, et Max,
qui te protège, t’as ramenée d’entre les morts. Tu as récupéré
ton minet, et je libérerai l’autre cinglé du volant. Nous
sommes quittes maintenant. »
Devenue indifférente, elle tourne son visage vers la lune, avec
une expression extatique : « Laissez-moi en paix. L’éclipse
approche, et aucun humain ne doit connaître les mystères qui
me lient à la lumière et aux ombres de la lune. »
EPILOGUE
Dans la voiture de Giles qui ramène Buffy et Alex chez eux,
à la fin de la nuit.
Buffy : « Problèmes en perspective... »
Le trio regarde avec appréhension la voiture de police garée
devant le domicile de Buffy, tous gyrophares allumés.
« Alexander Harris ? » demande l’officier de police alors
que le petit groupe entre dans la maison.
Le vol de la voiture bien sûr. Les parents d’Alex ont conseillé
à la police d’aller faire un tour du côté de cette
fille bizarre fréquentée par leur fils. Giles se présente
et explique à quel point l’animation de l’observatoire sur l’éclipse
de cette nuit a pu passionner Alex et Buffy.
« Tu parles ! » semble dire le flic, pas du tout impressionné
par cet alibi.
Giles repart à l’attaque : « Vous suggérez qu’un
lycéen de la Sunnydale High School serait assez stupide pour louer
une voiture de luxe, et voler cette même voiture le lendemain pour
parader à son volant ? Tss, tsss... Vous sous-estimez les
capacités intellectuelles de nos étudiants ! »
Alex regarde la pointe de ses pieds.
Giles : « Cette affirmation est facile à démonter
». Alors que Giles s’apprête à se lancer, le policier
lui fait signe de ne pas insister, craignant un cours magistral.
Joyce : « Vous vous déplacez comme ça, en pleine
nuit, pour un simple vol de voiture ? Si demain, ma voiture est volée,
vous ferez la même chose ? »
Alex murmure : « Buffy peut exploser le centre commercial à
grands coups de bazooka, personne ne se dérange, et personne ne
l’inquiète... Mais moi, si j’égratigne une voiture...
»
Le policier semble très fatigué : « Le véhicule
volé appartient au maire de Beckyvale, un ami très proche
du maire de Sunnydale. »
Regardant Buffy et Alex : « Vous semblez mal en point tous les
deux... Toi, approche... »
Prenant Alex par une épaule, il le fait pivoter et soulève
sans douceur son pull. Le dos d’Alex est couvert d’ecchymoses.
Buffy se jette à l’eau : « Nous avons eu une querelle...
Une querelle d’amoureux ! »
Joyce ouvre de yeux ronds !
Le policier : « Buffy Summers ? Nous avons un bon dossier sur
vous. Alors comme ça, vous boxez vos petits copains ? »
Buffy s’approche du policier en arborant son sourire séduction
n°7, et en lui faisant les yeux de Bambi : « Vous permettez ?
»
Elle prend la matraque des mains du policier et la passe à Alex
: « Tiens moi ça. »
Un violent mouvement du pied en coup de fouet, et un craquement sec.
« Destruction de matériel municipal » commente le
flic, en regardant les deux morceaux de la matraque.
« Ma fille est un peu violente. » précise Joyce.
« Les biches se battent comme des tigres. Quelle époque
! » lui répond le flic. « Bon, on vous amène
au poste pour votre déposition. » S’adressant à Giles
: « Ce sera votre parole contre celle des témoins. »
Cette perspective ne semble pas inquiéter Giles, qui sait ce
qu’être crédible veut dire.
Installée sur la banquette arrière de la voiture de police,
Joyce regarde sa fille s’endormir sur son épaule. Elle n’y tient
plus, et la secoue doucement la réveiller et lui poser cette
question qui lui brûle les lèvres :« Tu es amoureuse
d’Alex ? »
Buffy, levant les yeux au ciel : « Au secours ! Le cauchemar
continue... »
FIN
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