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Giles s'impatientait, tournant en rond.
Il prit nerveusement le combiné du téléphone.
- Willow, c'est Giles, Oz n'est pas encore
arrivé, et je commence sérieusement à m'inquiéter.
Es-tu sûr que tu ne lui as pas dit d'aller chez moi ?
- Je ne lui ai rien dit, Giles, mais il
savait parfaitement que vous seriez encore au lycée. Il a dû
lui arrivé quelque chose !
- Bon, je vais sortir faire un tour, et
je pousserai jusqu'au cimetière. Espérons que j'arriverai à
croiser le chemin de Buffy.
Oz et Buffy observèrent les alentours
puis finirent par pénétrer au sein du Bronze. La plupart des
adolescents dansaient toujours. Buffy alla vers l'un d'entre eux pour l'interroger.
Tous les regards se portèrent subitement sur elle. Oz fut le premier
à s'en rendre compte et prévint discrètement la jeune
fille.
- Tu crois qu'ils ont tous été
vampirisés ? la questionna Oz.
La Tueuse frissonna rien qu'à l'idée
de voir leurs visages se transformer.
- J'espère que non, protesta-t-elle.
Alors, qu'est venu faire ici ce mec en soutane ? De quoi vous a-t-il parlé
exactement ?
Celui à qui elle venait de s'adresser
se mit à rire.
- Comme si tu ne le savais pas, c'est
bien toi qui est venue avec lui, non ?
- Eh, je ne suis pas venue de la soirée,
d'accord ? cria-t-elle. Alors, je voudrais bien qu'on m'explique !
- Ce curé a voulu nous faire croire
que nous trouverions la vie rêvée en devenant l'un des siens.
Il voulait boire notre sang, cet enfoiré ! Il se prenait pour un vampire.
Et j'ai bien crû que tu étais avec lui.
- Elle me ressemblait peut-être
mais ce n'était pas moi ! termina Buffy, agacée.
Elle quitta le Bronze, suivit d'Oz qui
en avait profité pour récupérer sa guitare.
- Alors, qu'est-ce qu'on fait ? lui demanda
Oz.
- Allons voir Giles, qu'il nous dise ce
qu'il pense de cet individu, et surtout qu'on me dise pourquoi il y en a une
qui se fait passer pour moi !
- Buffy, j'ai mal…, dit-il en sentant
sa propre voix baisser de volume.
- Que dis-tu ? lui demanda-t-elle en se
tournant vers lui.
Elle devint blanche en voyant Oz étendu
par terre, la guitare sur lui. Elle sentit qu'un objet heurtait son crâne.
Puis elle perdit connaissance.
Oz commençait à se relever
quand il reconnut la voix d'Alex.
- Ben, mon vieux, tu ne tiens pas debout,
à ce que je vois !
Oz se contenta de hocher la tête
puis se laissa aider à se relever. En levant les yeux, il reconnut
le visage de Buffy.
- On s'est fait attaquer, expliqua-t-elle
à Alex et à Cordélia.
- Sans doute le faux prêtre qui
était au Bronze, devina Oz.
- Sûrement un vieux tordu venu pour
draguer auprès de jeunes, dit Cordélia.
- Ils ont le droit d'aller dans ce genre
d'endroit mal fréquenté, les prêtres ? interrogea Alex.
Par contre, j'ignorais qu'ils cognaient sur les loups-garous et sur les Tueuses
de vampires, hein, Buffy ? Ce sont des pacifistes mais seulement le jour.
La nuit, ce sont des bêtes sauvages…
- Probablement un peu tout cela à
la fois, déclara-t-elle avec un demi sourire.
Ils commencèrent à s'éloigner.
- Euh, Buffy, que penses-tu de ne pas
parler de cet incident à Willow, pour ne pas l'inquiéter ? lui
demanda Oz.
- Oups, je crois que, si quelqu'un doit
lui en parler, ce ne sera pas moi de toute façon. J'ai perdu mon pieu,
sûrement à l'intérieur du Bronze ou au-dehors ! Ne m'attendez
pas, j'y retourne !
- Voyons, Buffy, nous allons t'attendre
! lui dit Alex. Willow finira bien par être au courant de toute façon,
inutile de te défiler.
- Je ne me défile pas, je t'assure
! insista-t-elle. J'ai vraiment perdu mon pieu !
Elle s'éloigna et courut vers la
ruelle où l'agression avait eu lieu quelques minutes plus tôt.
Une silhouette apparut juste devant elle.
- Bonne nuit, très chère
! déclara celui qui se faisait appeler Monseigneur.
L'autre sursauta puis afficha un sourire
satisfait.
- Tout marche comme sur des roulettes
! Ils pensent que je suis la vraie Tueuse. Je le suis d'une certaine façon.
- Tu possèdes ses pouvoirs, Yolnéa
! lui assura le faux prêtre. C'est l'essentiel. Et tu possèdes
même une partie de ses souvenirs depuis que…
- J'en connaissais bien assez auparavant,
coupa-t-elle. Cependant, je suis plus en mesure de me faire passer pour elle
depuis notre dernière rencontre.
- Rejoins-les vite ! dit l'autre. Puisque
la vraie Tueuse est avec moi, tu n'as rien à craindre d'elle. Poursuis
donc ta mission, ma belle…
- Qui a dit que je craignais quoi que
ce soit ? s'étonna Yolnéa. A présent, je suis la plus
forte, et Sunnydale n'aura qu'à bien se tenir…
Oz était chez Willow, tous deux
consacrant leur soirée à se cajoler mutuellement. Le reste de
la petite équipe, réunis à la bibliothèque, entourait
Giles qui remuait nerveusement les pages de ses livres. Cordélia et
Alex étaient là, bien qu'occupés à se quereller.
Yolnéa observait du coin de l'œil les livres que Giles consultait,
priant pour qu'il ne trouve rien au sujet de Monseigneur.
- Je te trouve bien silencieuse, dit soudainement
Giles à la jeune fille à ses côtés qu'il prenait
pour Buffy. A quoi songes-tu ? N'aurais-tu pas une idée sur les intentions
de ce vampire ? Pour ma part, je me souviens en avoir entendu parler mais
je ne trouve rien d'intéressant à son sujet. Uniquement des
récits qui se contredisent. Cela ne nous avance à rien.
- Je n'en ai aucune idée, se contenta-t-elle
de répondre. Pourquoi ne pas tenter de le retrouver et ensuite on verra
bien ?
- Encore faut-il savoir où il va
frapper la prochaine fois ! Il n'a pas su convaincre les jeunes qui se trouvaient
au Bronze hier soir, mais peut-être trouvera-t-il plus crédule
ailleurs ? Les gens peuvent parfois se faire abuser si facilement. Surtout
lorsqu'il s'agit de ce genre de vampires qui passent leur temps à manipuler
les faibles.
- Ils se font souvent berner, oui, dit
Yolnéa en souriant discrètement.
Elle jeta un coup d'œil sur les autres,
trop occupés pour songer à elle, puis déclara :
- Bien, je crois que je vais faire un
tour près de chez moi, si cela ne vous ennuie pas. Ma mère va
s'inquiéter sinon.
Alex sursauta et leva la tête.
- Buffy, depuis quand ta mère s'inquiète
pour toi ? interrogea-t-il. Elle ne sait même pas que tu es sortie.
Enfin, normalement.
- Je sais mais c'était une façon
de parler, Alex ! tenta-t-elle de le rassurer. S'il y a un problème
ou si vous trouvez quelque chose de nouveau, appelez chez moi.
Yolnéa s'éloigna rapidement,
puis se concentra sur ce qu'elle savait de Buffy, tentant de ne pas mélanger
ses propres souvenirs avec ceux de la Tueuse. Elle se rendit aussitôt
chez Buffy et monta dans sa chambre. Joyce l'y attendait, sourcils froncés.
- Buffy, tu exagères ! dit-elle.
Cela fait bientôt deux heures que je t'attends !
- Désolée, dit Yolnéa.
Mais tuer les vampires, cela prends du temps, chère maman !
- C'est quoi ce charabia ? demanda Joyce.
- Oh, c'est vrai que tu n'es pas au courant,
dit-elle en se tapant la main sur le front, il va falloir que je m'y fasse.
- A quoi dois-tu te faire, Buffy ? Tu
touches à la drogue ou quoi ?
La main de Yolnéa agrippa soudainement
la gorge de Joyce.
- Maman chérie, tu commences sérieusement
à m'emmerder ! manifesta Yolnéa d'un air menaçant.
Joyce contorsionna son visage violet,
respirer lui devenait impossible. Yolnéa la souleva puis la jeta contre
la porte grande ouverte de la chambre. Joyce s'écroula sur le sol et
perdit connaissance.
- Comment fait Buffy pour la supporter
? se demanda-t-elle. Dommage, je crois que j'ai loupé mon intégration.
Elle fouilla dans les affaires de Buffy
et trouva un sac rempli de divers instruments, de quoi se battre principalement
ou d'empêcher les vampires de pulluler autour de chez elle.
- Elle a un bon arsenal ! en conclut-elle
en sortant. Voilà qui pourra me servir.
Elle saisit l'arbalète puis la
pointa sur Joyce qui remuait légèrement.
- Buffy, tu es là ? demanda une
voix féminine provenant de l'extérieur de la maison.
- La voix de Willow, devina-t-elle en
descendant pour aller lui ouvrir.
La porte s'ouvrit et Willow la regarda
avec étonnement.
- Buffy, pourquoi tu te promènes
avec ça ? lui demanda Willow, perplexe.
Elle désignait l'arbalète.
- Oh, pour rien, je faisais un peu de
ménage, répondit Yolnéa. Tu as l'air d'aller mieux, je
me trompe ?
- C'est vrai, je me suis vite rétablie,
je vais mieux maintenant. Giles m'a dit au téléphone que tu
étais rentrée chez toi. Tu ne me laisses pas entrer ?
- Oui, enfin non, je ne crois pas. Beaucoup
de ménage, vraiment beaucoup !
- Ah, je vois, se contenta de dire Willow
en jetant un coup d'œil suspicieux derrière l'épaule de Buffy.
Tu es toute seule ? Ta mère n'est pas là ?
- Non, pas là, elle devait aller
voir une amie. Eh oui, on est bien occupées toutes les deux !
- Buffy, appela lentement Joyce au loin.
- Je croyais qu'elle n'était pas
là, s'étonna Willow. Tu es certaine que tu vas bien ?
- Elle a dû rentrer quand j'étais
dans ma chambre, dit l'autre. Elle est du genre discrète.
Willow avança sa main pour toucher
celle de Yolnéa.
- Tu me le dirais si tu n'allais pas bien,
n'est-ce pas ? insista-t-elle.
- Bien sûr, maman Willow ! assura
l'autre.
Willow ferma les yeux, comme si la fatigue
l'avait soudainement gagnée, peut-être le retour de mauvais microbes.
Puis elle les rouvrit et montra un visage antipathique. Yolnéa parut
surprise et recula en remarquant son regard cruel.
- Je dois corriger l'erreur que j'ai commise
! déclara Willow en sautant sur Yolnéa.
Cette dernière lâcha son
arbalète. Willow s'assit sur Yolnéa et commença à
la frapper plusieurs fois au visage. Rapidement assommée, Yolnéa
perdit connaissance. Des incantations commencèrent à sortir
de la bouche de Willow.
Déjà Yolnéa récupérait
les forces de son corps de Tueuse. Elle lui décocha un coup de poing
en plein visage et renversa la situation en quelques tours de jambes. Se tenant
assise sur Willow, elle commença à l'étrangler.
- Buffy, tenta d'exprimer la pauvre Willow
qui avait recouvré ses esprits. Qu'est-ce qu'il t'arrive ?
L'autre, étonnée de ne plus
avoir affaire avec la même entité, lâcha ses mains et se
releva. Willow se mit à tousser plusieurs fois. Yolnéa l'aida
à se relever et l'emmena à la cuisine pour lui servir un verre
d'eau.
- Désolée, Willow, quelqu'un
avait pris possession de ton corps, et j'essayais de l'en faire sortir, lui
expliqua Yolnéa. Je crois que je m'en suis sortie.
- Quelqu'un était en moi, brrr…,
frissonna Willow, encore légèrement troublée. Mais qui
était-ce ?
- C'était moi, déclara une
voix derrière eux.
Les deux se retournèrent en même
temps. Joyce se tenait derrière eux, l'arbalète à la
main et mettait Yolnéa en joue.
- Joyce ? s'étonna Willow. Vous
n'allez pas faire de mal à Buffy, tout de même ?
- Ce n'est pas elle, Willow, lui dit Yolnéa.
Ceci dit, je serais bien curieuse de savoir à qui j'ai affaire !
- Allons, tu ne le sais encore pas ? s'étonna
Joyce. Cette fois, je ne te raterai pas !
- Tu ne peux pas me tuer, sinon je ne
serai pas la seule à mourir, annonça Yolnéa.
- Jenny ? supposa Willow après
réflexion en jetant un coup d'œil vers Joyce. Vous êtes Jenny
?
- Jenny ? répéta Yolnéa,
fouillant dans ses souvenirs de Tueuse. Qui est-ce déjà ?
Willow la regarda étrangement.
- Tu n'es pas non plus Buffy ! s'exclama-t-elle
avec effroi.
Willow poussa Yolnéa par terre
puis courut vers la porte de sortie de la cuisine. Une fois dehors, elle continua
sa course en direction de la bibliothèque sans se retourner.
- Tu ne te souviens vraiment pas de moi
? rit Joyce en maintenant Yolnéa sur le sol de la cuisine. Pourtant,
nous avons partagé très longtemps le même corps !
- Toi ! dit une Yolnéa surprise,
réalisant qui se cachait derrière Joyce. Oh non…
Joyce l'assomma d'un coup d'arbalète
sur le crâne. Puis elle commença à caresser le corps de
la belle. Elle l'embrassa à peine sur les lèvres, descendant
le long de son visage en reniflant son parfum.
- Nous devons retrouver l'osmose qui était
l'essence de notre nature, ma belle.
Joyce ramassa le corps de Yolnéa
puis la porta sur son épaule, non sans difficulté, en dehors
de la maison.
Giles referma soudainement son livre.
Cordélia et Alex décollèrent leurs bouches respectives
l'une de l'autre puis tournèrent la tête dans la même direction.
- Trouvé quelque chose, Giles ?
interrogea Alex.
- Rien qui pourrait nous être utile,
avoua-t-il. Je pense qu'il serait temps d'agir. Le danger peut être
réel. Le tout serait de savoir où ce Monseigneur compte trouver
de nouvelles brebis à leurrer. Le Bronze aura été un
échec pour lui mais je ne pense pas qu'il songe à se venger.
Il a sûrement l'intention de se rendre ailleurs, mais où ?
- Si ce n'est déjà fait
! fit remarquer Alex.
- Tu as raison, cela devient vraiment
urgent de savoir…, confia le bibliothécaire de plus en plus angoissé.
- Je ne sais pas moi, intervint Cordélia,
mais ce n'est pas le seul lieu où des jeunes un peu branchés
se donnent rendez-vous, quand même !
- Ah, je sais ! s'écria Alex. Ce
Monseigneur n'aura pas envie de prendre le risque de se faire huer dans un
autre endroit comme le Bronze. Donc il faut un lieu très spécial,
bien plus approprié, avec des jeunes encore plus adaptés !
- Je ne te suis pas trop Alex, prévint
Giles, mais si tu as une idée, je t'écoute…
- Venez, suivez-moi, je vous expliquerai
en route. Ce genre d'endroit n'ouvre ces portes qu'à minuit mais, vu
l'heure qu'il est, il faut faire vite…
- Eh, minute ! coupa Cordélia.
Il faudrait peut-être songer à prévenir Buffy, d'abord.
Giles secoua la tête puis saisit
le téléphone. La sonnerie retentit plusieurs fois mais personne
ne répondait.
- Curieux, dit Giles en fronçant
les sourcils. Même la mère de Buffy n'est pas chez elle…
- Il lui est peut-être arrivé
quelque chose, supposa Alex.
- Pas nécessairement, madame Summers
est peut-être occupée ailleurs. Quant à Buffy, il se peut
qu'elle soit en train de faire un tour jusqu'ici, ou elle chasse au cimetière.
Bon, Cordélia, peux-tu rester ici ? Tu la préviendras si elle
vient. Sinon essaie de la joindre à intervalles régulières
chez elle.
- Parfait pour moi ! répondit Cordélia
en s'asseyant sur un siège, l'air épuisé. Mais où
allez-vous ?
- Nous avons rendez-vous au Draculand
! lança Alex en lui faisant un clin d'œil.
Willow avait du mal à reprendre
une respiration normale, son étonnement de ne voir que Cordélia
ne l'aidant pas. Elle s'assit sur la première chaise qu'elle trouva
dans la bibliothèque.
- Où sont les autres ? questionna-t-elle.
Juste quand on a besoin d'eux… J'aurais dû rejoindre Oz.
- Giles et Alex sont partis au Draculand,
répondit Cordélia. Une idée d'Alex. Il pense que ce vampire,
le faux prêtre, s'y trouve.
- Draculand ? Mon dieu, c'est là-bas
que Oz va jouer ce soir ! Il doit y être à l'heure qu'il est.
- Bon, eh bien peut-être que toi
tu sais où se trouve Buffy, dit Cordélia. Là, je crois
qu'ils vont avoir besoin d'aide.
- Buffy ? J'allais oublié. Elle
n'est pas elle-même. Enfin, je ne sais pas si c'est elle. Elles sont
toutes les deux possédées !
- Les deux ? Qui d'autre que Buffy… ?
- Sa mère ! Peut-être est-ce
Jenny, mais je n'en suis pas certaine. C'est pour cela que je me suis enfuie
de chez Buffy. Décidément, tout va mal, cette nuit.
Buffy cherchait à percevoir la
moindre lumière qui lui permettrait de déterminer le lieu dans
lequel elle se trouvait. Malheureusement, le foulard ou le bandana qui lui
bandait les yeux l'en empêchait. Ses souvenirs demeuraient flous. Elle
se rappelait seulement être sortie du Bronze avec Oz puis de l'avoir
vu à terre. Ce qui ne lui servait à rien. Elle ignorait depuis
quand elle se trouvait là. Tout ce qu'elle savait c'était qu'elle
avait très faim.
Tout à coup, son oreille fine perçut
un bruit de frottement. Comme si quelqu'un se trouvait non loin d'elle.
- Qui êtes-vous ? demanda-t-elle.
- Buffy ? répondit une voix. C'est
toi ?
- C'est bien moi, dit-elle. Mais qui êtes-vous
?
L'autre ne répondant pas, elle
commença à attendre. Quelques instants passèrent avant
que la voix se fit enfin entendre. Une voix hésitante.
- Yolnéa.
- Yolnéa ? répéta
Buffy. Mais c'est impossible !
- C'est moi qui suit partie avec la voiture
de Cordélia lorsque nous nous sommes séparées. Tu devais
bien t'en douter… Aide-moi à me détacher et tu comprendras bien
assez tôt.
- Je te signale que je suis également
pieds et poings liés. Sais-tu qui nous a attachées ainsi ?
- Ce n'est pas la même personne.
Toi, c'est Monseigneur. Quant à moi, c'est… mon ancien autre moi-même.
- Je ne comprends rien à ce que
tu me racontes ! s'exclama Buffy. Par contre, je crois deviner que tu es celle
qui s'est faite passer pour moi au Bronze.
- Exactement. Pour tout te dire, c'était
très facile…
Buffy l'entendit rouler vers elle. Yolnéa
se rapprochait.
- Nous devons défaire nos liens,
d'accord ? proposa Yolnéa.
- D'accord, approuva Buffy en lui tournant
le dos.
- Ravie que nous fassions équipe,
avoua Yolnéa. Tu me manques.
- Arrête tes histoires ! Tu t'es
emparée de mon corps ! Et cela, je ne te le pardonnerai jamais !
- Concentre-toi sur les liens, ok ? insista
Yolnéa. Je n'ai pas envie de moisir ici. Et toi non plus, j'imagine
? Sinon, mon assaillant va revenir. Je dois quand même te préciser
que s'il m'a conduite auprès de toi, ce n'est sûrement pas par
hasard. Tu fais également partie de son plan.
- Quel plan ? questionna Buffy, intriguée.
- Il recherche probablement un corps plus
adapté que celui dans lequel il se trouva en ce moment. Le tien serait
parfait car il est fort.
- Ah non ! Il ne va pas s'y mettre aussi
! s'écria la Tueuse.
- Ensuite, il s'unira à nouveau
à moi, termina Yolnéa. Nos deux âmes cohabiteront dans
le même corps.
- Mais il y a bien deux corps différents,
pourtant ? interrogea Buffy. Le tien et le mien. Nous sommes compatibles ?
- Bien plus que tu pourrais le croire,
charmante Buffy ! intervint une seconde voix.
- Maman ? demanda Buffy, en reconnaissant
la voix. Mais qu'est-ce que cela veut dire ?
L'autre enleva le bandeau qui couvrait
les yeux de Buffy. Celle-ci reconnut immédiatement sa mère.
- Ne te fit pas à ce que tu vois,
Buffy, prévint Yolnéa.
- Ah non, ne gâche pas mon plaisir,
dit Joyce en libérant également les yeux de Yolnéa.
Buffy tourna la tête vers Yolnéa
et ne peut cacher sa surprise.
- Mais c'est moi, ça ! s'exclama-t-elle.
Qui es-tu vraiment ?
- Lorsque nous étions dans la voiture
de Cordélia, une incantation a dut être tentée pour me
faire quitter ton corps, expliqua Yolnéa. Au lieu de cela, ton corps
s'est dédoublé. Un corps avec mon âme et l'autre avec
la tienne.
- C'est un cauchemar ! s'exclama Buffy,
déconcertée.
- Je soupçonnerais d'ailleurs un
autre esprit passant par là de m'avoir perturbé durant mes incantations.
Sinon comment expliquer que je me sois trompé, reconnut Joyce. Eh oui,
mes belles, une petite erreur de ma part qui aura failli me coûter cher.
Heureusement, cette chère Willow fut un merveilleux vaisseau…
Un Oz affolé courait en-dehors
du Draculand quand il aperçut Giles et Alex. Ceux-ci se pressèrent
de le rejoindre. Il avait encore oublié sa guitare.
- Je me sens nu sans ma guitare, mais
là j'ai un peu craqué, expliqua-t-il aux deux autres.
- Que se passe-t-il ? demanda Giles, stressé.
Monseigneur est déjà ici ?
- Ah sûr qu'il est là ! On
dirait qu'il me poursuit. Seulement, cette fois, il a réussi son coup.
Tous ne sont pas restés, mais beaucoup ont accepté de se faire
mordre. Drôle qu'aucun autre vampire ne soit encore venu au Draculand.
A mon avis, ils n'aiment pas Dracula…
- Qu'est-ce que je disais ? intervint
Alex. Je savais bien que cela l'intéresserait, ce grand gourmand, de
se taper des gothiques ne rêvant que d'une chose : devenir des vampires
!
- Alors leur rêve est devenu réalité,
je crois, assura Oz. Je pense qu'ils ne vont plus tarder à sortir,
maintenant…
- Un rêve ? reprit Giles, gagné
par une inquiétude croissante. Un cauchemar, oui ! Je crois que nous
sommes mal partis pour nous en sortir. Ils vont être affamés.
Les nuits de Sunnydale seront bien moins tranquilles qu'auparavant. Et Buffy
qui n'est toujours pas là…
- Elle a peut-être eu des problèmes
? présuma Alex.
- J'ose espérer que non, dit Giles.
Ce qui est sûr c'est que nous ne pouvons plus rien pour eux. Monseigneur
les a bien eu.
- Si cela continue, c'est eux qui vont
nous avoir, dit Oz. Regardez !
Une quinzaine de personnes, adolescents
pour la plupart, sortaient du Bronze. Tous marchaient vers eux trois. Monseigneur
se trouvait à leur tête.
- Il serait temps de quitter cet endroit
sordide, vous ne trouvez pas ? proposa Alex aux deux autres en commençant
à reculer.
Oz et Giles l'imitèrent sans attendre.
Les autres étaient trop nombreux. Les ruelles leur permettraient peut-être
de se cacher mais la nuit serait longue.
- Où est Alex ? s'étonna
Giles en regardant autour de lui.
- Je n'en sais rien, avoua Oz. Il était
devant nous il y a à peine quelques instants. Il a dû trouver
une bonne cachette. Tant mieux pour lui.
Déjà certains de leurs poursuivants
arrivaient derrière eux, les coinçant dans une impasse.
- Nous allons devoir nous battre, déclara
Giles d'un air grave. Oz, tu es prêt ?
- Attendez ! fit une voix masculine. Je
sais ce qu'ils veulent. Je sais aussi ce qu'ils craignent le plus.
Le silence. Alex se retrouvait seul.
Le vieux bâtiment abandonné dans lequel il venait de s'engouffrer
respirait une odeur nauséabonde. Etrangement, l'odeur fit disparaître
l'angoisse qui l'avait saisie quelques minutes plus tôt.
- Ah c'est écœurant ! fit-il.
Il courut tant qu'il put, franchissant
quelques portes. Rapidement, il se retrouva dehors. Percevant une voix, il
se cacha aussitôt derrière d'énormes cartons vides et
se mit à observer.
- Oh, oh ! Mais c'est ce grand Monseigneur
en personne ! murmura-t-il en le guettant en train de discuter avec un adolescent
qui le quitta aussitôt.
- Ohé ! fit une petite voix derrière
lui. Dis, tu es dur à trouver !
Alex sursauta puis se retourna aussitôt.
- Oz ? Bon sang, tu veux que j'ai une
attaque ou quoi ? s'énerva-t-il.
- Calme-toi, je suis parti à ta
recherche. Giles et moi, on a fait une sacrée rencontre. Ce serait
bien si on pouvait attraper Monseigneur.
- A deux, on devrait s'en sortir, non
? supposa Alex. Tu n'aurais pas envie de sortir tes crocs, au fait ? Cela
nous arrangerait tous les deux.
- Désolé, mon vieux, cela
ne se fait pas sur commande ! répliqua Oz.
Les cartons voltigèrent soudainement.
Oz et Alex furent surpris puis reculèrent le plus vite possible.
- Intéressés de devenir
l'un de mes esclaves ? leur demanda Monseigneur.
- Va te faire foutre, connard ! s'écria
Alex en lançant un carton vide sur le vampire.
L'autre le poussa sur le côté,
d'une main, et continua d'avancer vers eux.
- Vous avez besoin d'aide, les garçons
?
- Willow ? Cordélia ? s'étonna
Alex. Partez vite !
Sans attendre, elles commencèrent
à lancer des pierres trouvées ici et là sur le vampire.
Alex et Oz revinrent sur leurs pas et les imitèrent.
- On ne tiendra pas longtemps ! remarqua
Oz. Je manque de munitions de mon côté.
- Et moi donc ! dit Alex.
Après quelques coups d'œil complices,
Alex et Oz sautèrent sur Monseigneur et le plaquèrent au sol.
- Il est solide le gaillard ! s'écria
Alex.
- Pas pour longtemps ! promit Willow.
Elle prit une grosse caillasse puis cogna
avec force sur la tête du vampire.
- Voilà ! dit-elle victorieusement
en jetant la caillasse derrière elle.
- Aïe ! cria Cordélia qui
venait de la prendre sur le pied. Tu pourrais faire attention !
- Désolée, se contenta de
dire Willow. Bon, que fait-on maintenant ?
- On devrait l'amener à cet homme
que j'ai rencontré avec Giles, il a l'air d'en connaître un rayon…
- On pourrait peut-être commencer
par le faire parler. Je le soupçonne d'avoir fait du mal à Buffy.
Sinon pourquoi n'est-elle pas parmi nous ?
- C'est possible, dit Willow. Mais je
crois qu'elle n'est plus tout à fait la même. Sa mère
non plus. La dernière fois que je les aies vues, elles étaient
possédées.
- Eh bien, cela explique sa disparition,
en conclut Alex. Bon, il saura peut-être nous dire ce qui se passe avec
Buffy. Attachons-le.
Oz commença à retirer sa
ceinture.
- Euh, tu nous fais quoi, là ?
lui demanda Alex, suspicieusement.
- Ben, c'est pour lui attacher les mains,
expliqua Oz.
- Ah, ok, tu me rassures.
Oz lança sa ceinture à Willow
pour qu'elle attache les mains du vampire. Puis il pointa son index sur la
ceinture d'Alex, en ayant l'air d'insister.
- Oui ? Quoi ? fit Alex, un peu agacé.
- Il faudrait lui attacher les pieds,
aussi. Sinon, il pourrait se lever.
- Ouais, ok, tu as gagné.
- Perfecto ! dit Willow en s'amusant de
voir Alex ôter sa propre ceinture.
Une fois les pieds du vampire ligotés,
Alex se baissa sur lui puis lui tapota sur le visage. L'autre ouvrit les yeux.
D'abord, l'air affolé, il tenta de se dégager de ses liens mais
très vite il se calma, réalisant qu'il ne pouvait rien faire.
- Ben voilà, il est raisonnable
au moins ! Alors dis-nous, que sais-tu à propos de Buffy ?
- La Tueuse ? s'étonna-t-il. Elle
est morte.
- Morte ? Tu te fous de moi ? Si elle
est morte, alors nous n'avons plus besoin de te garder en vie ! Alors, qu'as-tu
fait d'elle ?
- Elle est dans le vieux hangar derrière
le Bronze, révéla l'autre en grognant.
- Tu vois quand tu veux ! Bon, quelqu'un
peut rester avec monsieur ? (il jeta un coup d'œil vers Oz) Je vais voir si
je peux trouver Buffy au vieux hangar. Les filles, il faudrait prévenir
Giles et… ce mystérieux individu qui est avec lui. (puis au vampire)
Bonsoir, poussin !
Cordélia et Willow tombèrent
nez à nez avec deux adolescents qui semblaient avoir été
embrigadés par Monseigneur. Elles passèrent par une grande rue
qui leur semblait interminable.
- On va finir par arriver chez moi ! fit
remarquer Willow.
- Oui, mais pas entière, dit Cordélia
en en montrant deux autres qui arrivaient vers elles.
Elles durent changer de cap et traversèrent
une ruelle qui les menèrent juste devant le Draculand.
- On a tourné en rond ! s'exclama
Willow.
- J'avais remarqué.
- C'est bon, nous sommes là, leur
dit Giles en arrivant derrière elles.
- Reculez ! leur ordonna l'anonyme à
côté du bibliothécaire.
Elles obéirent aussitôt.
L'autre s'avança rapidement, devançant d'un pas décidé
les quatre assaillants qui arrivaient puis il pointa un fusil sur chacun d'entre
eux, tirant à chaque fois au milieu du front. Les quatre adolescents
tombèrent aussitôt à terre.
- Ils sont tous morts ? présuma
Willow avec une grimace.
Le regard de Giles sembla confirmer ce
qu'elle pensait.
- Mais c'est qui, celui-là ? interrogea
Cordélia.
- Ron Alvauro, se présenta-t-il
aussitôt, chasseur de goules ! Rien de telle qu'une balle entre les
deux yeux pour les supprimer net !
L'envoûtement avait commencé.
Joyce déblatérait ses incantations. Déjà, Buffy
sentait quelque chose en elle qui souhaitait se détacher de son propre
corps.
- J'espère que ma mère pourra
reprendre le dessus lorsqu'elle aura récupéré son corps
et que je serais complètement possédée, priait-elle.
Joyce plia soudainement ses genoux. Ses
mains se posèrent sur le sol. Puis elle s'écroula.
- Maman ? interrogea Buffy, inquiète,
également étonnée de voir qu'elle avait gardé
son âme.
Elle leva les yeux et fut ébloui
par la lumière d'une lampe torche. Une silhouette apparut juste derrière
Joyce mais elle n'arrivait pas à la reconnaître.
- Euh, vous êtes deux maintenant
? s'étonna Alex en se penchant sur elles pour leur enlever les liens.
Dites, heureusement que ma lampe torche est solide ! J'espère que la
tête de Joyce l'est tout autant ! La pauvre…
- On va t'expliquer tout ça ! lui
dit Buffy. Je crois que tu es arrivé au bon moment.
- Merci, Alex ! dit Yolnéa. Il
s'en est fallu de peu…
- Je sais, Willow m'a expliqué
pour Joyce, avoua-t-il. Bon, sérieusement, laquelle d'entre vous est
Buffy ?
- C'est moi ! répondirent en même
temps les deux adolescentes.
- C'est quoi ce petit jeu ? ria Alex.
- Je te dis que c'est moi ! insista Yolnéa.
Enfin, voyons !
- Ne l'écoute pas, Alex ! répliqua
Buffy. Elle, c'est en fait Yolnéa. Elle se fait passer pour moi !
- Eh eh ! Là, vous n'êtes
plus drôle !
Yolnéa s'approcha d'Alex comme
pour le séduire.
- Allez, ne l'écoute pas, dit-elle
en se frottant contre lui. Tu ne vas pas me faire croire que tu la prends
au sérieux ? C'est une vilaine sorcière qui a pris mon apparence.
Mais un gars fort comme toi ne va pas se faire rouler dans la farine par cette
potiche, n'est-ce pas ?
- D'accord, je te crois, dit finalement
Alex en ayant du mal à déglutir. Tant que tu me fais le câlin
que tu m'avais promis la semaine dernière, cela me va !
- Pas de problème, assura Yolnéa.
Tu sais que tu peux compter sur moi !
- Je peux surtout compter sur le fait
que tu n'es pas Buffy ! garantit Alex en souriant.
- Bien joué, Alex ! dit Buffy en
sautant sur Yolnéa. Bon, alors maintenant que tu as fini de jouer,
dis-moi comment aider ma mère !
L'autre tenta de se débattre mais
Alex vint aider Buffy à la maintenir.
- Pas question ! dit Yolnéa.
- Oh si tu vas l'aider ! insista Buffy.
Si tu ne le fais pas, ton petit copain qui est dans le corps de ma mère
va se réveiller bientôt et il va terminer son travail avec moi
comme avec toi ! Tu as tout intérêt à le tuer.
- Si j'accepte, que m'offres-tu en échange
? demanda Yolnéa.
- Tu seras vivante ! répondit Buffy
en soupirant. Mais tu devras promettre de quitter la ville sans jamais y revenir
! Une deuxième Tueuse à Sunnydale, ma parfaite sosie en plus,
non merci !
Alex et Giles amenèrent Joyce
jusqu'à la voiture de Cordélia.
- Alex, tu viens ? lui demanda Cordélia
en le voyant tourner autour de Yolnéa qui se tenait à part des
autres.
- Ouais, ouais, j'arrive, dit-il en se
tournant plusieurs fois sur la sosie de Buffy.
Giles vint vers Buffy qui regardait la
voiture de Cordélia s'éloigner.
- Ne t'inquiète pas, avec quelques
jours de repos, ta mère reprendra vite le dessus, lui dit-il pour la
rassurer. Avec un peu de chance, elle aura tout oublié.
- D'après Yolnéa, elle ne
se souviendra plus de rien, expliqua Buffy. Mais ce n'est pas ce qui m'inquiète.
Même si Yolnéa s'y connaît en incantations, je me demande
où se trouve la seconde âme de Yolnéa.
- Ah oui l'âme masculine, je comprends
ton inquiétude, dit Giles. Elle a du rejoindre là où
vont toutes les âmes démoniaques. En Enfer.
- La Nature est mal faite, en conclut
Buffy. Les deux âmes de Yolnéa auraient mérité
d'avoir leurs propres corps. Tout ceci ne serait jamais arrivé et Yolnéa
n'aurait jamais cherché à me voler mon corps.
- Nous sommes tous en quête de quelque
chose, dit Giles. Si certains ne recherchent pas un corps dans lequel vivre,
ils recherchent autre chose. Cela peut-être une femme avec qui partager
ses joies et ses peines. Pour toi, ce sera plutôt d'anéantir
la Terre des vampires qui l'ont envahie. Tu vois, nous en sommes tous là.
- Sauf que j'en suis au même point
que Yolnéa, déclara Buffy. Je n'ai pas choisi !
Giles secoua la tête et emmena Buffy
auprès des autres.
- Que fait-on de Monseigneur ? demanda
Willow.
- Nous devons absolument savoir ce qu'il
compte faire avec les goules qu'il a créées ! vint répondre
Ron Alvauro, tapant du pied dans Monseigneur, toujours étalé
par terre, pieds et poings liés.
- Oh je crois que nous pouvons le tuer,
dit Buffy. Ce serait plus prudent.
- Vous ne comprenez pas ! s'énerva
le chasseur de goules. Ce n'est qu'un exécutant. Il fait partie de
la Horde de Manowa. Manowa est un vampire puissant qui a créé
cette horde de vampires pour parcourir le monde et transformer les humains
en goules, des esclaves d'une certaine façon, mais je n'ai jamais pu
découvrir dans quel but. Si vous le tuez, d'autres viendront.
- Très bien, mais pour ce qui est
de savoir, je crois qu'il est inutile de lui demander, dit Buffy. Il ne répondra
jamais. Par contre, Yolnéa devrait pouvoir tout nous révéler.
Yolnéa entendit Buffy parler d'elle
et s'approcha.
- En quoi puis-je vous aider ? demanda-t-elle.
Monseigneur grogna et débita des
incantations.
- Faites-le taire ! s'écria Ron
Alvauro.
Yolnéa mit ses mains sur son crâne,
comme prit soudainement d'une terrible migraine. Elle se mit à crier,
tant la douleur était coriace. Buffy alla vers elle pour la soutenir.
Au bout d'un moment, Yolnéa sembla ne plus avoir mal à la tête.
Mais elle paraissait perdue dans ses pensées.
- Tu ne te sens pas bien ? l'interrogea
Buffy.
- Et merde ! s'exclama Ron en tapant une
nouvelle fois du pied dans Monseigneur.
- Je ne me souviens plus de rien, dit-elle
en pleurant. Je… J'ai tout oublié, je crois. Qui suis-je ?
- Ron ? eut l'air d'interroger Giles en
tournant la tête vers le chasseur de goules.
Ce dernier se fit un devoir d'expliquer
ce qu'il venait de se passer.
- Il a annihilé sa mémoire.
Peut-être pas complètement, mais elle ne la récupérera
jamais. J'ai déjà vu ce genre ce chose arriver à une
amie à moi. Un des nombreux pouvoirs que Manowa a donné à
ses sbires.
Il se pencha sur Monseigneur puis le prit
par le col.
- Bon, cette fois, tu vas parler, sinon
je te promets que je te ferai bouffer ta robe de curé !
- Je crois que ce sera pour une autre
fois, prévint Oz.
Les autres levèrent la tête
en même temps, percevant des bruits de pas rapides qui s'approchaient
d'eux. Des goules marchaient promptement dans leur direction.
- Il va falloir se battre ! déclara
Ron en commençant à tirer sur les goules avec son fusil.
- Je crois que Yolnéa ne pourra
pas nous aider, annonça Buffy. Elle est encore choquée.
- Nous ne pouvons pas grand chose contre
ces goules, si la seule façon de les tuer est d'avoir une arme à
feu ! s'exclama Giles. Je propose que nous abdiquions pour le moment.
- Bien vu, Giles, dit Buffy, aidant Yolnéa
à s'éloigner des goules. Mon pieu ne me sera d'aucune utilité.
- Ca vaut bien une arme à feu lorsque
l'on est proche de la goule à tuer, expliqua Ron. Malheureusement,
un seul pieu ne suffira pas, elles sont trop nombreuses !
Oz et Willow les imitèrent et commencèrent
à courir.
- Eh, mais attendez-moi ! leur cria Ron
qui continuait à tirer sur les goules de plus en plus nombreuses. Quels
poltrons dans cette ville !
Oz prit le relais et soutint Yolnéa
pour l'empêcher de tomber. Buffy vint rejoindre Ron et s'écria
:
- Eh, on fait ce qu'on peut ! Une idée,
monsieur-qui-sait-tout ?
- Aucune idée à soumettre
! Ce qui me fait chier, c'est que ces goules vont pouvoir récupérer
Monseigneur !
- Nous ne pouvons pas le tuer ! vociféra
Buffy. Sinon, Yolnéa n'aura jamais la possibilité de recouvrer
la mémoire. Bon, vous avez une allumette ?
- Un briquet suffirait ? proposa-t-il
en le sortant d'une de ses poches de parka.
- Cela peut aller ! dit-elle. De l'alcool,
maintenant !
- Où voulez-vous que j'en trouve
?
- Un homme viril comme vous n'a même
pas un petit flacon de Whisky sur lui ? présuma la malicieuse Buffy.
- Si, bien sûr, finit-il par avouer
en sortant un flacon. Comment avez-vous deviné ?
Elle saisit le flacon puis tapota une
de ses narines du bout des doigts.
- Question de feeling !
- Oui, eh bien faites attention ! s'écria-t-il
en tirant sur une goule trop proche d'eux. D'autant que je vais bientôt
manquer de munitions !
Il fouilla ses poches. Buffy poussa plusieurs
cartons vides au milieu de la ruelle. Elle versa le contenu du flacon sur
la lignée de cartons puis alluma un bout de papier avec le briquet.
- Merde ! Un si bon whisky ! s'énerva
Ron en reculant.
- Si les goules ne sont pas trop éloignées
des vampires, cela devrait les empêcher de passer ! avisa la Tueuse
en jetant son papier enflammé sur les cartons.
Le feu prit vite. Les cartons semblaient
garder de belles flammes dans la largeur du passage. Les goules reculaient,
sans s'éloigner de trop, comme fascinées par les flammes.
Quelques jours plus tard, Buffy tentait
de déceler si sa mère avait le moindre souvenir de cette nuit-là,
mais cette dernière ne semblait se souvenir de rien. Tout ceci n'avait
été qu'un mauvais rêve. Même après avoir
réalisée qu'une bosse ornait le haut de son crâne.
- Bon, maman, je vais au lycée
! déclara Buffy en ramassant son sac.
- Bonne journée, ma chérie
! dit-elle, un peu perdue dans ses pensées, en train de mettre des
fleurs dans un vase.
Buffy fit un petit détour par l'hôtel
où Ron et Yolnéa séjournaient.
- Yolnéa, je suis de tout cœur
avec toi ! lui dit-elle. Un jour, tu recouvreras ton passé. Je doute
qu'il soit très séduisant mais il t'appartient !
- Merci, Buffy. J'espère que je
me souviendrai plus de mon passé que du tiens !
- Eh je l'espère aussi, tu sais
! assura la Tueuse. En tout cas, je trouve que c'est une excellente idée
que tu partes avec Ron.
- Je n'ai pas vraiment le choix, reconnut-elle.
Monseigneur a disparu on ne sait où, avec ses goules. Lui seul détient
mon passé et peut me le rendre. Nous devons le retrouver ! En passant,
Ron en profitera pour en savoir plus sur Manowa. Ensuite, il se fera un plaisir
de le tuer !
- Je n'en doute pas ! dit Buffy. Enfin,
j'ai un cadeau pour toi.
Elle lui remit un pieu.
- Ne t'inquiète pas, j'en ai tout
un stock à la maison ! Giles en a aussi plusieurs à la bibliothèque.
- Merci beaucoup. Je suis contente de
vous avoir connus, avoua Yolnéa. Dit bien à Giles que si, un
jour, il pense que vous avez besoin d'aide, je serai là pour vous aider.
Je prendrai régulièrement contact avec lui pour le tenir au
courant. Plus prudent de le contacter lui que toi !
- Oui, je comprends, sourit Buffy. Il
vaut mieux éviter que ma mère entende ta voix au téléphone.
Ron arriva à ce moment-là,
en maillot de corps usé.
- Il est temps de partir, Yolnéa,
dit-il simplement d'un air dur. J'ai lu dans un de vos torchons que Draculand
avait fermé ses portes, les gothiques du coin n'osent plus y retourner.
Je pensais que des goules allaient y rester mais je me suis trompé.
J'y ai fait mon petit tour pour vérifier. Enfin, j'espère que
vous vous en sortirez sans moi à Sunnydale !
- Eh bien, chacun son truc, n'est-ce pas
? Moi, les goules, pas trop mon truc, avoua Buffy, par contre, les vampires,
j'en fais mon affaire ! Tel est mon destin…
Le mur tremblait. Puis une partie du
mur s'ouvrit, telle une porte. Des adolescents pointèrent leur nez,
en jetant un coup d'œil pour vérifier qu'il n'y avait personne.
- Le lieu semble désert, dit l'un
d'eux. Cela fait longtemps que personne n'est revenu ici.
- Parfait, intervint Monseigneur qui sortait
à son tour de derrière le mur. Mes chers enfants, vous allez
devoir travailler très dur pour rendre ma petite demeure plus confortable.
Tant que le Draculand n'aura pas rouvert ses portes, nous pourrons à
loisir l'occuper. Quel magnifique quartier général !
- Qu'allons-nous faire, à présent,
Monseigneur ? interrogea une des goules.
- Petit impatient ! C'est un secret, en
vérité, et cela doit rester un secret ! s'exclama-t-il. Je dois
préparer mon retour à Sunnydale. Car mon travail n'est pas terminé.
Je dirais même qu'il ne fait que commencer…
FIN
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