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CONTEXTE : cette histoire se passe à la fin de la saison 2. : Angel est devenu Angelus, Cordélia flirte avec Alex, et Willow avec Oz. Joyce ne connaît pas encore les activités de tueuse de sa fille.
PROLOGUE
Une soirée au Bronze.
Buffy, Willow et Alex sont assis devant une petite table.
Tout à coup…
ELLE entre, et il y a comme un blanc dans les conversations.
Brune aux très longs cheveux, les yeux en amandes et les pommettes
marquées. Sa peau laiteuse accroche la faible lumière du
Bronze.
On dit parfois qu’une fille est une bombe.
Elle donnait plutôt aux garçons l’impression d’une grenade.
Une grenade qu’ils auraient une furieuse envie de dégoupiller.
Alex : « Ho la… ho lala… »
La fille parcourt la salle des yeux, comme si elle jaugeait les personnes
présentes. Un type pose ostensiblement les clefs de contact de sa
voiture sur la table devant lui. Leurs regards se croisent.
Buffy : « Le piège à mecs. »
Willow : « Tu te souviens de Kaa, le serpent du Livre de la jungle
? La réaction des mâles qui m’y fait penser. Hyp-no-ti-sés
!»
Buffy : « Ayyyyeeee cooonnfiiiiiianceeuuuuxxxx…. »
Alex n’est pas le seul à être frappé par cette
fille. Un jeune homme est si impressionné qu’il bouscule Willow
et Alex, s’appuyant sur eux pour ne pas s’étaler par terre.
En fin de soirée, Buffy, Willow et Alex quittent le Bronze.
Buffy, irritée : « Reviens sur terre, Alex. Tu n’as pas
quitté cette fille des yeux de la soirée. »
Alex : « Hmmmmppphhrrrrr… »
Alex, maussade, regarde la fille partir en compagnie du type aux clefs
de contact. Le couple se dirige vers un cabriolet sport jaune vif. Ayant
pris place à bord, ils dépassent en trombe les trois amis.
Alex les suit du regard dans la nuit, avec envie et rancœur.
Buffy, lance un regard en coin à Alex, et confie à Willow
une remarque acide : « Comment les mecs peuvent-ils craquer pour
les filles qui craquent pour ces voitures ? »
A bord de la voiture, la file brune incline sa tête contre l’épaule
du type. D’une voix câline, elle dit : « Plus vite… ».
Le bonhomme sourit et accélère.
« Plus vite… ».
Des véhicules se trouvant sur la voie, il ralentit, accélère,
dépasse, accélère encore.
Il débouche enfin sur une voie rapide. Le véhicule prend
son élan mais il doit freiner brutalement pour éviter de
percuter une voiture qui vient de déboîter. La fille porte
la main à sa bouche sous l’émotion, mais elle se reprend
très vite.
« Plus vite… ».
La voie est dégagée, la voiture bondit sous un coup d’accélérateur
impatient.
Un sourire éclatant illumine le visage de la fille. D’un mouvement
gracieux, elle s’incline et s’allonge sur la banquette, les jambes repliées
contre la portière et la nuque posée sur les genoux du conducteur.
Celui-ci la regarde et lui rend son sourire.
Il n’a pas besoin d’être relancé pour chercher à
gagner encore en vitesse.
La jeune fille appuie doucement sa joue contre la bosse en haut des
jambes du conducteur. Celui-ci tressaille doucement à ce contact.
Essayant d’afficher un calme olympien, le jeune conducteur sent son
cœur battre la chamade sous la double stimulation de la vitesse et des
frôlements de la jeune fille. Joyeux, il constate que la route est
parfaitement dégagée : il peut écraser l’accélérateur...
Un flash puissant l’éblouit une fraction de seconde : «
Un éclair ? ». La fille ne répondant pas, il baisse
les yeux vers elle.
Une bouche béante, des crochets pointés vers l’avant,
une langue fourchue... Une tête monstrueuse de serpent repose
en haut de ses genoux...
Le jeune homme est frappé de stupéfaction, figé
par la terreur, devant cette tête serpentine surmontant le corps
de la fille... Et terriblement menaçante pour son ventre sans
protection...
Réagissant enfin, il lâche le volant d’une main pour appuyer
sur la poitrine de la fille-serpent, la retenir et l’empêcher de
le mordre.
Il sent tout à coup la voiture quitter progressivement sa trajectoire.
Relevant les yeux, il ne parvient plus à apercevoir la route et
ses bas-côtés. Ses sens lui indiquent que le véhicule
semble chuter comme s’il tombait d’une falaise, mais il ne voit rien :
le noir complet entoure le paysage.
Lâchant le volant, il tente de plaquer la fille contre ses jambes
en la retenant aux épaules, tout en évitant les crochets
de sa bouche. Le véhicule prend de plus en plus de vitesse dans
sa chute et son inclinaison se rapproche de la verticale.
Désespéré, perdant l’équilibre, le chauffeur
desserre son étreinte : la fille-serpent se détend brusquement,
et sa tête de reptile vient mordre la face de l’homme, plantant profondément
ses crochets venimeux dans son visage.
L’homme ferme les yeux, puis les rouvre lentement. Sa bouche est à
quelques centimètres de celle de la jeune fille, comme s’ils venaient
de s’embrasser. Se reculant doucement, il regarde son visage doux et serein.
Un visage aux traits graciles, parfaitement humains.
Il semble lui aussi très calme, comme apaisé après
cette épreuve. Il n’est pas surpris de se trouver là, allongé
nu sur cette fille nue, dans un vaste lit plongé dans l’obscurité
au milieu du néant.
Seul objet visible dans ce désert noir, à quelques mètres
repose le cabriolet jaune vif, intact et rutilant.
L’homme contemple la voiture un instant, d’un air heureux.
Il a pris le visage d’Alex.
La fille aussi semble comblée.
Comme Alex se penche vers elle, elle lui dit d’un ton soudain excité
: « Tu resteras avec moi. Tu resteras pour toujours... »
Comme Alex paraît radieux !
Buffy ouvre la bouche mais aucun son ne sort. Elle se met à
gigoter dans son lit comme pour battre contre ses draps mais elle n’arrive
pas à se libérer. Un soubresaut plus violent que les autres
la fait chuter hors du lit. Brutalement réveillée, assise
contre un mur de sa chambre, elle ouvre des yeux affolés et murmure
: « Pas Alex… »
GENERIQUE
TROIS JOURS AVANT L’ECLIPSE.
Le lendemain matin, devant l’entrée de la Sunnydale High School.
Joyce vient de déposer Buffy pour ses cours, et elle est en
train de parler avec Giles.
Giles demande à Joyce l’autorisation d’amener Buffy voir l’éclipse
de Lune prévue dans trois jours : « Je n’y suis pas favorable
: Buffy a très mal dormi cette nuit, comme d’ailleurs les nuits
précédentes. Cette petite a besoin d’un sommeil réparateur.
»
Giles : « Je me permets d’insister. Le directeur de l’observatoire
est un ami et il pourra montrer à Buffy des instruments d’observation
que les étudiants n’ont pas le doit d’approcher normalement. C’est
une occasion unique. »
Joyce : « Vous me parlez de cette éclipse de lune comme
d’un événement, mais je n’ai vu aucun article dans les journaux.
»
Giles : « Ce type d’éclipse est beaucoup moins médiatisé
que les éclipses de soleil. Il est vrai qu’elles ne sont pas aussi
spectaculaires. L’observatoire fait un réel effort pour intéresser
les jeunes à l’astronomie. Je me suis proposé pour amener
des élèves du lycée. »
Buffy s’éloigne et laisse Giles seul pour tenter de convaincre
sa mère. Elle retrouve Willow dans la cour de la Sunnydale High
School.
Willow : « Allô, la Terre ? Tu as l’air de marcher au radar.
Qui est mort ? Tu sors d’un enterrement ? »
Buffy : « J’ai vu cette nuit Alex tomber dans les griffes d’une..
d’une chose ! Tu te souviens de la fille qui fit une telle impression au
Bronze hier soir ? ».
Willow : « Filles ou garçons, personne n’a pu l’oublier.
Mais pas pour les mêmes raisons ! »
Buffy raconte son rêve en quelques phrases en insistant sur la
métamorphose du jeune conducteur prenant l’apparence d’Alex.
Buffy : « Ce rêve est prémonitoire. Une menace pèse
sur Alex. »
Willow : « Grave menace pour Alex : condamné pour l’éternité
à rester entre les griffes d’une nana. Motif : a passé la
soirée d’hier à la reluquer ! »
Des cris résonnent tout à coup, en provenance de l’escalier
menant à l’étage. Une violente altercation où Buffy
et Willow reconnaissent sans peine les voix de Cordélia et d’Alex.
La curiosité est trop forte pour les jeunes filles qui se rapprochent
de la dispute pour ne pas en perdre une miette.
Willow : « Pas besoin de malédiction pour qu’Alex soit
puni d’avoir flashé sur cette fille : Cordélia se charge
de la mise à mort! Je parie qu’une bonne âme parmi ses
copines s’est crue devoir l’informer ! »
Buffy : « Ha-ha ! Tentative de conciliation de la part d’Alex.
Il lui pose les mains sur les épaules et tente le coup du regard
penaud et repentant ! »
Willow : « Cordélia est-elle un ange de miséricorde
? Va-t-elle pardonner ? »
Les deux jeunes filles échangent un regard complice et s’exclament
ensemble : « NON ! ! ! ».
De fait, Cordélia se dégage de l’étreinte d’Alex,
et s’éloigne de quelques pas. Passant à la hauteur de ses
amies, elle se retourne d’un bloc, et lance à Alex : « Le
week-end prochain, je le passe avec des amis. De vrais amis ! Je ne souhaite
pas leur imposer de désagrément. Mon invitation à
venir ne tient plus. De toute façon, un petit prolo comme toi n’a
pas les moyens d’entrer dans le monde ! »
Alex est livide, mais Cordélia n’a pas fini et lui plante l’estocade
finale : « Bien sûr, je ne parle pas de moyens financiers !
». Elle lui tourne le dos, et s’en va avec un air de grande dame.
Buffy et Willow jugent plus discret de s’éloigner sans se manifester
tant Alex paraît choqué par cette algarade.
Pendant l’intercours, Willow veut faire une tentative pour remonter
le moral d’Alex. Elle finit par le repérer et s’approche de lui.
Alex affiche un air maussade et préoccupé : «
‘lut, Willow. »
Willow : « Bonjour, Alex. Pas la grande forme aujourd’hui ? Comme
Buffy d’ailleurs... Tu ne devineras jamais pourquoi elle a si mal
dormi... Elle a rêvé de toi ! »
Alex sourit tristement, et Willow se rend compte que ses paroles peuvent
être mal interprétées.
Elle tente de rectifier rapidement : « Je veux dire qu’elle a
fait un rêve prémonitoire où tu étais en danger.
Elle s’inquiète pour toi. »
Alex ne cille pas et garde un air absent.
Willow ne se décourage pas : « Buffy ressent une menace
portée par la fille d’hier soir. Elle pourrait bien s’en prendre
à toi. ». Willow n’a pas fini sa phrase qu’elle réalise
raviver le souvenir de l’altercation avec Cordélia.
Alex prend un ton amer : « C’est gentil de vous préoccuper
de moi. Mais je te rassure, il n’y a aucune chance pour que cette fille
sache seulement que j’existe. »
Willow se mord les lèvres de sa maladresse, mais il est trop
tard pour changer de sujet. Autant y aller carrément : « Tu
la trouves trop bien pour toi ? Tu déprimes parce qu’elle t’attire
et qu’elle te paraît aussi inaccessible que la lune ? »
Alex : « Tu n’as jamais eu l’envie d’attirer l’attention de quelqu’un
d’inaccessible ? Tu sais que c’est impossible. Mais le désir devient
tellement fort… Que tu te dis… Je dois tenter quelque chose
! »
Willow regarde Alex avec incrédulité et déception.
Il ne se rend pas compte à quel point son aveuglement a put blesser
Willow, frustrée pendant des années par son indifférence
envers elle.
Alex : « Alors, oui... Cette fille… Elle vivrait sur une
autre planète qu’elle me semblerait plus abordable. Et puis tu as
vu le genre de type qui a les moyens de l’emballer ? »
Willow : « Elle ne s’intéresse pas à ces bonshommes
mais à leur petit bolide. »
Alex : « Pourquoi pas après tout ? S’il n’y a que ce genre
d’accessoire pour attirer son attention... Il y a des occasions qui
ne se présentent que deux ou trois fois dans la vie. Une seule fois
peut-être même… Il faut oser sortir de son rôle pour
les saisir… Je ne supporterai pas l’idée de laisser passer ma chance…
»
Willow : « Ce petit moment de plaisir peut te coûter très
cher… »
Alex : « Tant pis. Tant pis. Même si cela ne doit durer
qu’une heure. »
Willow : « Je devrais trouver ça romantique. Je te trouve
pathétique ! »
Vexé, Alex lui tourne brusquement le dos et s’éloigne
rapidement en laissant Willow interdite.
Buffy et Willow se retrouvent dans une salle de classe en attendant
le début du cours.
Willow est catastrophée par le résultat de son intervention
: « Alex paraît fasciné par cette fille. J’ai l’impression
qu’il a passé la nuit à penser à elle. »
Buffy : « Je me trompe peut-être... Mais c’est bien
le genre d’Alex de s’intéresser à des miss catastrophes.
»
Willow tique sur le « miss catastrophe ». C’est décidément
sa journée !
Willow : « Ce style de fille, fascinée par les voitures
de sport… Vraiment je ne comprends pas. »
Buffy : « En plus, le genre des types au volant de ces voitures
! »
Willow : « Quel genre ? »
Buffy : « Le genre qui veut impressionner les filles en roulant
le pied au plancher, tenant le volant d’une main, et de l’autre une bouteille
de whisky bue et vidée au goulot. Et en ricanant furieusement !
! »
Willow : « Tout ça en même temps ? »
Buffy : « Jusqu’au Hiiiiiiiiii…. Crac…. Boouummm…..
Fin de l’équipée. »
Après les cours, Buffy et Willow regagnent la bibliothèque
où Alex ne tarde pas à les rejoindre.
Celui-ci s’installe à une table. Les deux jeunes filles le regardent
d’un air insistant, mais sans dire un mot, dans une atmosphère assez
lourde.
Alex se décide à rompre le silence : « Cordélia
était une erreur. »
Willow est sciée de voir Alex annoncer en quatre mots la fin
de sa romance avec Cordélia. Elle se rend compte ne pas avoir mesuré
à quel point leur conflit est profond.
Buffy : « Parce ce que tu crois que cette fille n’en est pas
une ? »
Alex, agressif : « Tu t’y connais en erreurs ? »
Buffy : « J’ai fait un rêve où elle te séduisait
pour mieux te piéger. »
Alex : « Tes rêves ne sont pas des prophéties !
Une fois, tu as même rêvé que Giles t’égorgeait
sous nos yeux ! »
Willow : « Ce n’est pas la première fois que Cordélia
et toi, vous vous disputez... »
Alex hausse le ton : « J’étouffe ici ! Je ne peux même
pas regarder une fille sans que toutes les trois vous me tombiez dessus
! Toi, Buffy, avec ton penchant pour les vampires, tu es très mal
placée pour me faire des reproches ! Tout ça pour un simple
cauchemar ! »
Buffy : « Ce n’était pas un simple cauchemar ! ».
Elle se tait subitement, ayant du mal à encaisser sans broncher
l’allusion à sa relation malheureuse avec Angel.
Brusquement, Cordélia fait irruption dans la bibliothèque
: « Salut tout le monde... Je me trompe ou il y a une
sale ambiance ici ? »
Buffy désigne d’un mouvement du menton Alex qui se tient assis
à distance avec un air maussade : « Disons que nous avons
une divergence de vue sur une certaine personne. Cette tête de mule
ne veut pas entendre raison ! ».
Cordélia lance à Alex un regard d’un mépris écrasant.
Alex se sent coincé entre l’hostilité de Cordélia,
de Buffy et de Willow : « Willow et toi, vous êtes pleines
de préjugés. Vous croyez que je n’ai pas entendu vos commentaires
sur elle, hier soir ? »
Cordélia : « Oubliez ces bêtises ! Je viens vous
faire une surprise ! »
Cordélia ? Faire une surprise ? Qualifier sa propre jalousie
de bêtise ? Buffy, Willow et Alex ne peuvent s’empêcher de
dresser l’oreille.
« Ou plutôt non ! Venez ce soir au Bronze. Vous découvrirez
la surprise vous-mêmes ! »
Cordélia fait un demi-tour énergique et disparaît
comme elle est entrée, laissant les trois amis sur leur faim.
« MAAAAXX ! ! ! » s’exclament avec un bel ensemble
Willow et Alex.
Un petit bonhomme rigolard enroule ses bras autour de leurs épaules,
et ils éclatent tous les trois de rire. Un peu à distance,
assises dans la pénombre à une table du Bronze, Buffy et
Cordélia regardent le trio avec un petit sourire.
Alex, enfin détendu, se tourne vers Buffy : « Max est
un vieux copain de l’école primaire. Nous nous sommes perdus de
vue depuis… depuis… Quel était le dernier sale coup
que tu as fait Max ? »
Max : « J’avais bourré un poulet de pétards pour
le lancer dans la voiture de l’instit, et la tapisser de charcuterie. Pour
faire plus de flammes, j’avais également mis du solvant. Sur les
conseils de Willow ! »
Willow, éclatant de rire : « Ce n’est pas vrai ! »
Max : « La voiture a cramé ! ! »
Les trois amis hurlent de rire, sous le regard médusé
de Buffy et Cordélia.
Alex : « Exclusion définitive de l’école. Comme
toi, Buffy, mais en plus précoce ! »
Buffy rit jaune à cette comparaison : « Comment vous êtes
vous retrouvés ? »
Max : « Tout simple. Je savais que Willow et Alex étaient
à la Sunnydale High School. Lorsque j’ai dragué la sœur de
Cordélia sur le Net, je lui ai demandé si elle les connaissait.
Et puis voilà… »
Cordélia se serait volontiers passé de cette précision,
mais tout ce qui touche sa sœur ne peut la salir !
Alex : « Tu fais quoi maintenant ? »
Max redevient subitement sérieux, puis arbore un large sourire
: « Je suis passé du côté obscur de la force.
»
Nouveaux hurlements de rire.
Buffy croise le regard de Cordélia, qui affiche un air de total
mépris pour l’engeance qui entoure Alex. « Bon. Cordélia
jubile car elle vient de faire la démonstration de la totale absence
de classe d’Alex. Les loosers s’accrochent aux minables ! » Elle
se sent la tête qui tourne. « Max est marrant, mais il est
trop frimeur pour être intéressant. Qu’est-ce que Willow peut
trouver d’amusant à cette petite frappe ? »
S’adressant à Willow : « Vous avez sans doute des tas
de choses à vous dire, avec Max. J’ai besoin d’air frais. Je pars
en chasse ! »
Willow : « Tes yeux brillent à nouveau. Il n’y a plus
que la chasse qui t’excite ! »
Buffy, d’un ton taquin : « La dernière fois que je t’ai
vue excitée, tu t’apprêtais à défragmenter ton
disque dur ! »
Willow se dit : « Pourtant, en termes d’excitation, c’est plutôt
Buffy qui a joué à ‘Plug and Play’ ! ». Maudissant
la mauvaise influence de Max sur elle, Willow préfère toutefois
garder sa réflexion pour elle !
Buffy quitte le Bronze et part en chasse dans le cimetière.
La jeune beauté brune qui fit cette apparition si remarquée
au bronze, se trouve elle aussi dans le cimetière. Elle s’arrête
dans un espace dégagé. Tombant à genoux, elle écarte
les bras, les paumes des mains vers le haut et regarde avec extase la lune,
presque pleine, très haut dans le ciel.
« La lune est gibbeuse... Ma mère... La lune...
»
Son attention est attirée par une série de grognements.
Dérangée dans son rite d’adoration, elle cherche l’origine
du bruit qui a troublé sa concentration. Fascinée, elle découvre
Buffy en plein combat avec un vampire. Mais Buffy n’est pas au mieux de
sa forme. Ratant le visage du vampire lors d’un de ses coups de pieds,
elle est déséquilibrée et chute lourdement au sol.
Dans le choc, son pieu lui échappe. Avant qu’elle ne puise se reprendre,
le vampire est sur elle et lui saisit le cou de ses deux mains.
Le vampire serre, serre et serre. Buffy tente désespérément
de lui faire lâcher prise. Ses coups dans les flans restent sans
effets.
La jeune fille brune s’approche sans bruit dans le dos du vampire et
ramasse le pieu. D’un geste félin, elle passe son bras sous le cou
de vampire, coince son menton dans le creux de son coude, et d’un mouvement
coulé lui tord la tête. Dans le même élan, elle
place le pieu dans la main de Buffy.
Une seconde plus tard, le vampire n’est plus que cendres.
Buffy, allongée au sol et couverte de poussières grises,
regarde la jeune fille d’un air ébahi.
« Je m’appelle Nina » dit-elle simplement.
D’un geste doux et protecteur, Nina pose la paume de sa main sur le
front de Buffy. Elle ferme les yeux et reste ainsi quelques secondes, comme
plongée dans une profonde méditation. Buffy ne s’est pas
dérobée et la laisse faire. La jeune fille retire lentement
sa main et se redresse.
Nina recule alors doucement vers l’ombre d’un arbre. Buffy se relève
prestement et fonce dans sa direction. Peine perdue : l’ombre semble avoir
littéralement absorbé Nina.
Buffy : « Mais pourquoi est-ce que je l’ai laissée me
toucher ? »
Buffy n’aime que la chasse... La chasse aux vampires, s’entend
! Elle croit avoir récupéré ses forces après
sa rencontre avec Nina, et elle veut se prouver qu’elle peut encore pulvériser
un vampire toute seule.
Elle traverse le cimetière de Sunnydale dans cette nuit lumineuse
d’une presque pleine lune, avec dans le cœur l’excitation du prédateur…
Un prédateur qui sait ne pas avoir à chercher très
loin sa proie.
Une ombre fugace semble s’animer. Buffy file vers elle, et bondit en
jetant les deux pieds en avant dans l’obscurité. L’audace a payé
: Buffy cueille à la tête un vampire qui bascule en travers
d’une tombe. Se relevant prestement, il s’enfuit dans la nuit avec Buffy
à ses trousses, brandissant son pieu en bois.
Buffy place une pointe de vitesse, et parvient à l’agripper
par ses vêtements. Ils roulent tous les deux au sol dans un bref
corps à corps dont Buffy ne tarde pas à se relever, couverte
de cendres.
Elle n’a pas le temps de savourer sa victoire qu’elle voit trois formes
sombres converger vers elle, et lui sauter dessus. Surprise par la rapidité
de l’attaque, Buffy se retrouve au milieu de la mêlée, frappant
ses adversaires de toutes ses forces pour les repousser.
« Je ne dois pas m’affoler… Rester lucide… »
Retrouvant son calme au milieu de toute cette violence, elle place
un enchaînement de coups précis qui lui ouvre le chemin de
la poitrine d’un premier vampire. Planter son pieu dans le cœur…
Sans attendre, pivoter et frapper au cœur le deuxième vampire…
Arracher le pieu alors que le vampire n’est pas encore désintégré
et l’enfoncer dans la poitrine du troisième…
Mais elle s’est trop précipitée et ce dernier coup manque
de force. Le pieu ne pénètre pas assez dans la poitrine pour
atteindre le cœur. Buffy frappe le vampire d’un direct rageur, droit sur
le pieu qui s’enfonce entièrement entre les côtes de son adversaire.
Comme elle se baisse pour récupérer son pieu dans la
poussière, elle voit cinq vampires qui l’encerclent et foncent sur
elle.
« Vous pourriez me laisser le temps de pousser mon cri de victoire
! Tarzan ne connaît pas sa chance ! »
Buffy ramasse un bloc de pierre détaché d’une tombe et
le lance avec force vers le vampire le plus proche. Touché au ventre,
il se courbe en deux sous l’impact. Buffy lui saute par-dessus comme si
elle jouait à saute-mouton.
Ayant franchi le cercle de ses adversaires, Buffy pique un sprint en
entraînant derrière elle la meute de ses poursuivants. Le
prédateur est devenu une proie !
Arrivée au pied d’un mur bordant le cimetière, Buffy
prend appui sur une tombe et bondit d’un mouvement félin. Elle empoigne
le sommet du mur à deux mains, et se hisse à sa hauteur d’un
rétablissement en force. Reprenant appui sur le mur, elle le franchit
avec souplesse et saute dans la rue sombre.
Elle n’a même pas le temps de se dire « Sauvée...
».
Au lieu d’atterrir sur le bitume, elle heurte le dos de quelqu’un,
qui réagit en la griffant au visage. Buffy glisse sur le sol, et
s’aperçoit avec horreur être encerclée...
Des vampires, des vampires, des vampires, des vampires tout autour
d’elle...
Ils sont des dizaines et ils foncent vers elle avec une rage haineuse...
Buffy s’est relevée et frappe au hasard les monstres qui l’entourent...
« Dans une minute, je suis morte... » gémit Buffy.
Elle fait des efforts désespérés pour rester debout.
Mais ses adversaires la pressent de toute part, et elle se sent de plus
en plus faible. A plusieurs, ils s’agrippent à ses bras et à
ses jambes, cherchant à l’immobiliser, à la submerger, tandis
que d’autres tentent de planter leurs crocs dans sa gorge.
Ecrasée sous le nombre, Buffy ne tente plus que de rester debout,
certaine d’être une victime trop facile si elle se laisse glisser
à terre.
« Mourir debout... Tout ce qui me reste... »
Un vacarme explose alors : bruit de moteur emballé, de chocs
sourds et de hurlements de terreur.
Un impact très brutal propulse en l’air Buffy et ses adversaires.
Elle retombe lourdement sur le pare-brise de la voiture écrasant
les vampires, le souffle coupé par la violence du heurt. Le véhicule
fou s’est immobilisé, après avoir creusé une tranchée
sanglante dans les vampires qui lui ont servi de frein.
Buffy est choquée, à moitié assommée ;
mais elle se réveille d’un coup lorsqu’elle sent une main ferme
lui empoigner les cheveux pour la tirer sans ménagement par-dessus
le pare-brise du cabriolet. Elle bascule la tête la première
dans le siège du passager.
Le véhicule accélère brusquement et Buffy entend
les hurlements des vampires dont les corps se brisent en heurtant la carrosserie.
Elle maîtrise un hoquet d’horreur en devinant sur quoi la voiture
roule en tanguant. Broyage sanglant...
Buffy cherche à se rétablir en position verticale et
à reprendre ses esprits. Tout à coup, elle reconnaît
la couleur jaune vif du cabriolet.
Elle se retourne vers la conductrice : « Nina ! ! ! ! ».
Buffy est allongée sur son lit. Elle regarde en silence Nina
assise à ses pieds.
Lorsque celle-ci lui a proposé de la raccompagner chez elle,
Buffy a jeté un rapide coup d’œil dans le rétroviseur du
cabriolet pour s’assurer que l’image de Nina s’y reflétait. Puisqu’elle
n’est pas un vampire, Buffy a répondu par l’affirmative. Mais elle
se rend compte maintenant avoir été très imprudente
de laisser une entité d’une telle puissance entrer dans sa chambre.
Le silence s’éternisant, Nina plonge la main dans son sac. Elle
en tire un canif et une pomme qu’elle coupe en deux. Elle tend la moitié
du fruit à Buffy, qui ne peut s’empêcher d’esquisser un mouvement
de recul.
Nina sourit d’un air ironique : « Tu n’es pas Blanche Neige,
et je ne suis pas la méchante reine ! »
Buffy se détend un peu et accepte le fruit. Les deux jeunes
filles mangent rapidement en se regardant du coin de l’œil. Ca creuse la
chasse aux vampires !
Buffy : « Pourquoi m’as-tu aidée ? »
Nina répond d’un ton mutin : « Je n’ai jamais éprouvé
de sympathie pour les vampires. »
Nina s’arrête et regarde Buffy qui n’a pas l’air d’apprécier
son humour.
Nina : « Il y a quelque chose que j’admire en toi, petite tueuse.
J’ai senti pendant ton combat une forme de détermination, une volonté
d’aboutir, un désir de vaincre inconnus chez les humains. »
Buffy : « Plus humaine que moi… »
Nina : « Je ne parle pas de tes petites faiblesses. Mais de l’arme
par destination que tu es. Tu as été faite pour tuer. »
Buffy : « Les vampires, uniquement. »
Nina : « Personne n’est parfait ! »
Buffy : « Tu appartiens aux forces de la nuit. Nous sommes ennemies,
et je ne devrais pas bavarder avec toi. »
Nina : « Tu vis dans un monde manichéen, petite tueuse.
Moi, je me réserve la liberté de me balader entre le noir
et le blanc. »
Buffy ne répond pas : elle ne peut s’empêcher d’éprouver
une petite sympathie pour Nina, si forte et si sereine. Mais elle se rembrunit
en se disant qu’elle en train de se laisser manipuler. Ce cabriolet jaune
est peut-être la preuve du mauvais sort fait au jeune homme séduit
hier soir.
Nina : « Notre petite machine à tuer a des états
d’âme ? »
Buffy reste muette, partagée entre la méfiance et l’envie
d’une présence amicale pour briser sa solitude. Une seconde de silence
hostile de trop. Elle ne sait pas qu’elle est en train de laisser passer
sa chance.
Nina : « Alors, je choisirai pour toi. Après tout, la
haine est plus facile ! »
D’un mouvement agile, Nina se lève et glisse vers la fenêtre
qu’elle enjambe d’un mouvement sans rupture.
Buffy jaillit de son lit, et se penche à la fenêtre pour
voir Nina, qui la regarde d’un air malicieux depuis le sol. Puis, elle
tend le bras pour lui désigner la lune. Buffy regarde l’astre pendant
une seconde. Quand elle baisse les yeux, elle s’aperçoit que Nina
s’est littéralement effacée dans la nuit. Pourtant elle entend
son rire dans l’obscurité, puis sa voix câline lui lancer
: « Ce ne sont pas les coups de poings qui font le plus mal... ».
La porte de sa chambre s’ouvre dans le dos de Buffy et sa mère
lui dit d’un ton de reproche : « Mais tu ne dors pas ? Tu n’es même
pas déshabillée ! »
Buffy : « Je suis très énervée. Je n’arrive
pas à me coucher. »
Joyce : « Je vais te donner un de mes somnifères. »
Buffy répond par une grimace à cette proposition.
Joyce : « Si tu ne veux pas de somnifère, prend au moins
un Lexomyl. Tu te décontracteras et tu t’endormiras plus facilement.
»
Buffy : « Tu sais que je n’aime pas ces trucs chimiques. »
Buffy a fini par se coucher mais elle dort mal. Elle cherche à
changer de position dans son lit mais quelque chose la gêne dans
ses mouvements. A force d’essayer de se tourner, elle se réveille
tout à fait.
Buffy constate avec stupéfaction qu’elle est entravée.
Ses pieds et ses mains sont liés, et deux cordes la retiennent fermement
plaquée au sol. Elle voit qu’elle est en fait allongée et
étroitement encastrée dans une petite boite tout juste à
ses dimensions. La tête de Buffy repose sur un petit coussin blanc,
et la boite est posée au sol.
Un cercueil.
Tentant de relever la tête, Buffy s’aperçoit que le cercueil
est posé à même le sol, au milieu du cimetière
de Sunnydale. Elle tente désespérément de se libérer
mais ses liens sont trop serrés pour lui laisser le plus faible
jeu de mouvements.
De se trouver à la merci de ses ennemis dans le noir, elle sent
la panique monter. Le bruit des battements de son cœur lui remplit les
oreilles...
Manquant crier, Buffy voit une ombre approcher du cercueil, puis se
pencher sur lui.
Spike ! Avec un sourire éclatant de satisfaction, il contemple
Buffy impuissante à ses pieds.
Spike ne dit rien, et Buffy n’ose pas le provoquer.
Spike se retire et Drusilla vient à son tour se pencher vers
Buffy, qui retient son souffle, alors que la vampire s’éloigne.
Elle laisse échapper un petit cri, quand elle reconnaît
en Giles la personne suivante qui s’incline vers elle. Lui aussi arbore
le même sourire que Spike : un sourire resplendissant.
Puis viennent Willow, Alex et enfin (hélas !) Angel ! Tous aussi
satisfaits et aussi silencieux les uns que les autres.
Buffy ne voit plus personne maintenant, mais le cercueil est soulevé
et se met à bouger. Buffy se sent portée sur les épaules
de ses bourreaux. Elle regarde les étoiles brinquebaler dans la
nuit pendant le trajet.
Le cercueil est posé un court instant à terre. Brusquement,
il est à nouveau soulevé, et Buffy constate avec horreur
qu’il est descendu par des cordages dans une fosse fraîchement creusée
dans la terre. Le ciel étoilé disparaît, caché
par les parois de terre froide et humide.
Cela en est trop pour Buffy qui se met à hurler.
Son cri est de courte durée : une pelletée de terre vient
s’écraser dans sa bouche.
Recrachant la terre et éructant, Buffy se met à nouveau
à crier. Une nouvelle pelletée de terre vient s’abattre sur
son visage. Agitant la tête furieusement, elle parvient à
dégager ses yeux, juste pour apercevoir Angel, une pelle couverte
de terre à la main, viser soigneusement Buffy à la tête.
Cette fois, Buffy ne se sent plus de courage de hurler. La terre lui
couvre le visage, s’enfonçant dans ses narines, et s’insinuant dans
sa bouche. Saveur âcre et crissements cristallins sous les dents.
Rapidement, la terre s’accumule et pèse sur le corps de Buffy
qui commence à étouffer.
Buffy pense avec amertume : « Ils s’amusent... Je suis
impuissante et ils s’amusent à m’enterrer vivante ! ! ! »
Buffy sent la fraîcheur de la terre la pénétrer
lentement. Elle se demande que faire pour tenir le plus longtemps possible,
et tente de bouger ses bras bloqués le long de son corps : «
Mais ce n’est pas possible ! Il doit y avoir un moyen de casser ces liens
!».
Un choc très violent au ventre la fait crier. Elle perd le peu
d’air emmagasiné dans ses poumons, alors que la terre se glisse
dans sa bouche entrouverte. Le poids se déplace lentement sur sa
poitrine, douloureusement comprimée sous cette charge.
Une main dégage la terre qui s’est accumulée sur son
visage.
Ce n’est pas une main secourable.
Ouvrant des yeux affolés, elle voit le visage d’Angel, tout
proche du sien. Un sourire halluciné déforme ses traits.
Avec terreur, elle comprend qu’Angel ne se satisfait pas de sa lente
mais invisible agonie.
Angel qui a sauté dans la fosse, et a atterri les deux pieds
sur le ventre de Buffy.
Angel qui s’est accroupi sur sa poitrine, et a dégagé
son visage.
Angel qui lui tient la tête à deux mains, pour mieux voir
les larmes couler en traces terreuses des yeux de Buffy.
Ecrasée sous son poids, elle ne peut plus respirer, ni tenter
de faire céder ses liens.
Angel lâche la tête de Buffy, se redresse, et commence
à pétrir une boule de terre pour la rendre plus compacte.
Se penchant à nouveau sur la tueuse, d’une main il pince durement
le nez de Buffy pour l’obliger à ouvrir la bouche. Dès qu’elle
desserre les dents, il enfonce ses doigts salis dans sa bouche, appuie
sur la langue et le fond de la gorge pour provoquer un spasme, et lui tire
la mâchoire vers le bas.
De l’autre main, il enfonce alors la boule de terre dans la bouche
de Buffy, et la pousse aussi loin que possible.
Buffy, désarmée, sent cette masse compacte glisser sur
sa langue et s’enfoncer inexorablement dans sa bouche, alors que sa mâchoire
se distend démesurément sous la traction d’Angel.
L’asphyxie, la terreur et la douleur finissent par avoir raison d’elle.
Une dernière pense traverse sa conscience : « Mon bourreau…
».
Ouvrant grand les yeux, Buffy contemple le plafond de sa chambre.
Elle rabat le drap de son lit, tout humide de sa transpiration. Elle
reste quelques secondes allongée, haletante, son cœur battant à
tout rompre, et les yeux hagards.
D’un bond, elle se précipite à la fenêtre : la
nuit est calme et la lune n’est descendue que de quelques degrés.
Son cauchemar n’a duré que quelques minutes...
« Nina, Nina, grande prêtresse des songes creux... Tu as
vraiment tort de jouer avec mes nerfs... »
Buffy s’allonge à nouveau sur son lit, après s’être
changée. L’obscurité est totale mais, trop énervée
et excitée, elle reste les yeux grands ouverts. Ce n’est pas le
plafond de sa chambre qu’elle fixe...
« Willow dirait que je scrute les noirceurs de mon monde intérieur
» se murmure-elle avec un sourire amer.
Elle n’a pas à attendre longtemps pour voir Alex surgir de ses
souvenirs. Il la regarde d’un air anxieux, et tourne fiévreusement
autour d’elle. Il semble inquiet et agité. Jetant un regard par-dessus
son épaule, il déguerpit brusquement.
A sa place, Angel apparaît, comme une forme sombre et massive.
Il s’approche et se penche avec douceur vers elle, mais il semble sous
le coup d’une violente émotion. Comme il va l’embrasser, les souvenirs
de Buffy zappent d’un coup. Très vite, elle passe en revue toutes
les sensations léguées par cette unique nuit avec Angel.
Une succession de moments chauds et humides...
Elle s’est déjà remémorée tant de fois
ces instants...
« Je vivrai mille ans... Je m’en souviendrai toujours... »
Elle se repasse encore une fois le film de cette nuit, revenant toujours
aux moments les plus forts.
Elle va trop vite. Alors qu’elle sentait Angel peser de tout son poids
sur elle, corps contre corps et visage contre visage, elle voit sa figure
se déformer, ses dents pousser et le rictus d’Angelus effacer le
sourire d’Angel.
Le démon a effacé l’ange, mais Buffy reste calme, la
trogne du vampire à quelques centimètres de ses lèvres.
Elle n’est même pas surprise quand celui-ci plante ses canines dans
son cou, et commence à aspirer goulûment son sang, avide d’infliger
cette douleur à la tueuse. Tout se superpose pour Buffy : Angel
et Angelus, plaisir et souffrance, désir et répulsion. Elle
porte une main à son cou et l’autre en bas de son ventre, sans avoir
la force d’écarter le vampire de ces deux points de contact brûlants.
« Je dois sortir du rêve... »
Mais il suffit à Buffy d’incliner légèrement la
tête pour chasser cette vision d’horreur.
Elle a gardé les yeux grands ouverts.
« Je n’ai pas besoin de Nina pour cauchemarder. Même le
plaisir des rêves éveillés m’est interdit ! »
Comme dans son songe, Buffy pose une main sur son cou et l’autre en
bas de son ventre. Une main sèche et une main humide...
« Les autres filles font des rêves tout roses. Moi, mes
rêves sont faits de sang et de sperme mêlés. »
Elle replie ses bras sur sa poitrine.
« Vivre mille ans et ne jamais oublier... Combien de temps
vit une tueuse ? »
Buffy se tourne sur le côté, et se replie en position
fœtale. Fermant les yeux, elle s’endort instantanément.
DEUX JOURS AVANT L’ECLIPSE.
Le lendemain matin, dans la cour de la Sunnydale High School.
Buffy s’approche de Willow, qui ne peut que remarquer son air épuisé.
Willow : « Tu cultives le style vivre vite et mourir jeune ?
»
Buffy est trop fatiguée pour esquisser un sourire.
Buffy : « J’ai très peu dormi depuis deux nuits. Je suis
si fatiguée... Je viens d’avoir une longue série de
batailles nocturnes contre les vampires. C’est de repos dont j’aurai besoin.
Mon don de tueuse me rend résistante au manque de sommeil, mais
je suis en train de franchir mes limites ! »
Willow : « Cosmétiquement parlant, ton don de tueuse est
une bénédiction ! Tu gardes la fraîcheur de ton teint
de jeune fille en fleur ! »
Buffy reste insensible au compliment et son visage se rembrunit. «
Hier soir, j’ai été maladroite contre un vampire. J’ai raté
des coups faciles. Un petit vampire de rien du tout qui aurait pu mettre
fin à ma carrière. Et puis ce fut pire…»
Buffy raconte rapidement à Willow les événements
de la nuit passée : Nina la sauvant des vampires, puis leur discussion
dans sa chambre, et enfin les cauchemars qu’elle subit.
Buffy : « Cette Nina est dotée de puissants pouvoirs psychiques.
Elle s’amuse à me manipuler. Un jeu pervers où elle me propose
sa sympathie avant de m’envoyer en enfer. »
Willow : « Elle t’a aidée à échapper aux
vampires. »
Buffy : « Pour le premier combat, d’accord. Mais la meute du
cimetière, je ne sais plus. Je me demande si ce n’était pas
un songe qu’elle m’a envoyé pour se donner le beau rôle. »
Willow : « Cela ne me paraît pas très cohérent
: tu ne t’es pas endormie dans le cimetière pour te réveiller
dans ton lit ! ».
Buffy réfléchit un instant : « Tu as raison…
Je suis en pleine confusion ! Mais d’où vient cette meute de vampires
? »
Willow : « Une nouvelle tactique d’Angélus ? »
Buffy : « Ou sont-ils sous l’influence de Nina, pour lui permettre
de jouer les Zorro ? ».
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